Sept proses sur la poésie
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La revue Estuaire est heureuse d’annoncer la parution des Sept proses sur la poésie de Daniel Canty. Il s’agit d’une édition revue, et augmentée d’inédits, de la version publiée en feuilleton par la revue de 2017 à 2019. C’est la première fois qu’Estuaire – qui fête cette année son quarante-cinquième anniversaire – se commet à la publication d’un livre depuis des décennies.
L’ouvrage propose un parcours en sept chants de ce que peut être la poésie. Daniel Canty nous a habitués aux œuvres inclassables, habitées par une « intelligence du cœur » (Michael Delisle) et une pensée du possible. Il y a, dans l’écriture de ces Proses, quelque chose de l’essai, du roman, et de la poésie elle-même, ici abordée comme une « qualité de la lumière ».
L’auteur est convaincu que « la substance même du monde est poétique ». Ses pérégrinations, et les rencontres qu’elles induisent, nous font entrer dans un tissu scintillant de correspondances, où les approches de la poésie font écho à des propos sur la conscience des arbres ou la communication extraterrestre, à des méditations sur la nature du temps et les objets impossible de la physique, à des considérations sur la solitude du Yéti, l’accès au monde des Morts, les habitations terrestres des poètes, la relation entre la spéculation financière et la nécromancie, la poésie transgenre de Donjons et Dragons… La prose de Canty, sa force, permet que sous le texte, comme sous l’humus de nos forêts, se tisse un réseau signifiant, une trame qui nourrit la mise en relation des différents sujets abordés. Peut-être est-ce exactement ça, la poésie.
L’art de l’écriture se prolonge dans la facture matérielle du livre. Les Sept proses sont présentées dans une mise en livre de l’auteur qui, en complicité avec la graphiste Michèle Champagne, a voulu proposer un jeu entre voir et savoir qui fait le tour de la Terre, de ses arbres, ses feuilles et ses rais de lumière. L’impression est hollandaise, le papier, suédois. Le format du livre suggère les colonnes des temples ou le fût des géants végétaux. Sept proses sur la poésie est un objet poétique autonome, un pli de clarté, révélant un peu de la beauté et du mystère qui, malgré ces temps difficiles, brillent au fond des airs.
Daniel Canty est écrivain et artiste. Il élabore, depuis la fin du 20e siècle, une œuvre où l’écriture se prête à toutes les métamorphoses. Son dernier livre, La société des grands fonds, une exploration des rapports flottants entre la littérature, l’eau et la mémoire, a été finaliste au Grand Prix du livre de Montréal et aux Prix littéraires du Gouverneur général.
Michèle Champagne est une chercheuse et graphiste canadienne, formée à l’Institut Sandberg, aux Pays-Bas. Elle dessine des méandres à travers les images et les mots. Elle vit à Montréal.
Estuaire, fondée à Québec en 1976, est la plus vieille revue francophone exclusivement dédiée à la poésie au Canada.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
