Filer
Filer
Labattaglia, Isabelle  
  • Éditeur : Instant même (L')
  • Collection : Romans
  • EAN : 9782895024552
  • Code Dimedia : 000221335
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Littérature québécoise
  • Pages : 122
  • Prix : 18,95 $
  • Paru le 25 octobre 2021
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EAN: 9782895024552

Aussi disponible en version numérique:

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Morgane, la narratrice du percutant premier roman d’Isabelle Labattaglia, passe de longues heures au gym, où elle lutte avec violence contre les kilos superflus et les calories ingérées.
Face au miroir dans lequel se reflète son image, honnie, ainsi que les reflets des autres clients, elle revit les étapes de son enfance et de son adolescence qui ont déterminé son rapport au corps et aux apparences.
C’est en usant d’une langue et d’un rythme âpres qu’Isabelle Labattaglia nous ouvre une fenêtre sur la vie intérieure d’une narratrice complexe. Complètement immergée dans une culture faite de cinéma grand public, de téléséries populaires et d’objets de consommation cultes, Morgane enchevêtre ses souvenirs de références culturelles, laissant émerger au fil des pages une réflexion profonde et peu banale sur le corps des femmes, la pression sociale liée aux apparences ainsi que sur la filiation mère-fille.
Filer est un roman étourdissant, exigeant, étonnant, qui montre le grand paradoxe de tout ce temps perdu à courir sur place pendant qu’autour, la vie, la vraie, exulte.

AUTEUR(S)

Isabelle Labattaglia a passé son enfance dans les environs de Montréal, mais elle a ensuite été adoptée par les Cantons-de-l’Est et le Bas-du-Fleuve. Elle a beaucoup voyagé pour ses études. Elle a toujours écrit et lu.

Extrait

Et moi, dans ce gym, je m’applique au contraire à me dépecer, car mon arrivée au premier et dernier kilomètre marque l’unique finalité attendue, celle tant espérée. Arracher sur-le-champ un à un les doigts, les répandre. Disloquer les poignets inaptes à rassasier Hedwige au bec de ma bouteille. Que les bras m’en tombent de putréfaction. Que les épaules se déboîtent sous cette soudaine apesanteur. Que les lèvres s’acidifient, fondent jusqu’à incendier mes pas. Que les mamelons s’affaissent pour rejoindre cette vulve que les dents noircissent du terreau avalé dans le jardin. Que se torde la nuque de cette complète émancipation du corps. Plus qu’une masse pétillante sur le brasier.




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