Collision des récits (La)
Collision des récits (La)
Journalisme face à la désinformation (Le)
Grosbois, Philippe de  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Ecosociété
  • EAN : 9782897197568
  • Code Dimedia : 000226377
  • Format : Livre numérique PDF
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Communication / Médias, Politique, Sociologie / Anthropologie
  • Prix : 17,99 $
  • Paru le 29 mars 2022
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EAN: 9782897197568

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C'est devenu un lieu commun de le dire: les fake news ont envahi internet, et c'est la faute aux médias sociaux. Mais est-ce vraiment le cas? Comment expliquer cette épidémie de désinformation? Sommes-nous réellement entrés dans l'ère de la post-vérité? Pas si vite, nous dit Philippe de Grosbois. Historiquement, la propagande est un phénomène qui est apparu au même moment que le journalisme dit « positiviste », fondé sur les faits empiriques et une éthique de la neutralité (quelque part au début du XXe siècle). Or, les médias sont des entreprises de presse détenues par de riches et puissants intérêts. Sont-ils aussi « objectifs » qu'ils le prétendent?

Pour Philippe de Grosbois, la réponse est clairement non: au-delà du modèle économique, la crise actuelle des médias est d'abord et avant tout une crise de confiance envers le journalisme. Et celle-ci est davantage liée à un changement de paradigme, de nature épistémologique, qu'aux médias sociaux en tant que tels. Parallèlement à la montée néolibéralisme, c'est effectivement à l'émergence d'un nouveau « régime de vérité » que nous avons pu assister à la fin du siècle dernier: non plus celui des faits empiriques, comme dans le journalisme positiviste, mais celui de la vérité telle que ressentie – en anglais, on dit la truthtiness.

Sur le terrain, ce sont principalement les forces de droite et d'extrême-droite qui ont accaparé ce nouveau régime de vérité à des fins de manipulation politique. Entre les 30 573 faussetés que Donald Trump a proférées durant les quatre années de sa présidence ou les chroniqueurs de tout acabit dans les médias traditionnels, ces acteurs de l’extrême droite ont contribué à propager la désinformation. Aujourd'hui, avec les médias sociaux, c'est chaque individu qui est libre d'exprimer son ras-le-bol du système et son « ressenti ». Parallèlement, les médias sociaux ont aussi servi de relais à des mouvements tels que Black Lives Matter, Idle No More ou #moiaussi, et ce, bien avant que les médias traditionnels s’y intéressent.

Cette remise en question du système, qui inclut le journalisme à titre de quatrième pouvoir, vient brouiller les frontières entre le vrai et le faux, le réel et le virtuel. C'est la collision des récits.

Les journalistes accepteront-ils enfin de reconnaître les biais inhérents à leur métier et d'assumer leur positionnement dans l'espace public? Sauront-ils renouer avec leur public et faire véritablement œuvre utile dans un esprit de bien commun? Malgré la critique qu'il leur adresse, c'est l'espoir que porte Philippe de Grosbois avec cet essai.
 




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