Deux Républiques françaises (Les) [ancienne édition]
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La gauche a lancé une OPA sur la République, ce qui lui permet de dire que la droite, quand elle n'est pas socialisante et étatiste, est anti-républicaine.
Si l'OPA a plus ou moins réussi, c'est que la gauche détient l'école depuis des décennies. Elle a donc pu diffuser un catéchisme « républicain » largement fondé sur des mythes : que la gauche jacobine aurait été l'origine de l'État de droit et de la démocratie, alors qu'en réalité elle a toujours usé de violences et n'a jamais pratiqué de bonne foi les élections ; qu'elle aurait été laïque, alors qu'elle a été laïciste, c'est-à-dire fanatique d'une religion de substitution, le millénarisme ; qu'elle aurait été seule à défendre Dreyfus et donc les droits de l'homme, alors que c'est elle qui a fourni les gros bataillons de l'antidreyfusisme et de l'antisémitisme avant de s'amender, au dernier momnet, par tactique politicienne ; enfin, qu'elle aurait seule lutté contre le nazisme, alors qu'en réalité des radicaux, des socialistes et des communistes ont joué un rôle moteur à Vichy et dans la collaboration.
Si l'on veut que la République redevienne le bien commun de tous les Français, il convient donc d'analyser et de rectifier ces mythes. C'est ce que fait ici Philippe Nemo, à la faveur d'un examen critique de la vie politique française depuis deux siècles.
Philippe Nemo, professeur de Sciences sociales et politiques à l'ESCP Europe, est notamment l'auteur d'une Histoire des idées politiques dans l'Antiquité et au Moyen Age (PUF, 1998, Prix Koenigswarter de l'Académie des Sciences morales et politiques) et d'une Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains (PUF, 2002). Son essai Qu'est-ce que l'Occident ? (PUF, 2004) a été traduit en onze langues.
Introduction. — Les deux Révolutions françaises Chapitre premier. — Premier mythe : 1793 aurait été démocrateLes républicains se réclamant de 1793 ont toujours usé de voies de faits et d'émeutesIls n'ont jamais pratiqué de bonne foi les électionsUn millénarisme laïcisé Chapitre II. — Deuxième mythe : 1793 aurait fondé la RépubliqueIncarnations successives de 1789 jusqu'à 1870La mise en place des institutions républicaines, le rôle-clef des orléanistesLa République des républicains, un changement sociologique Chapitre III. — Troisième mythe : 1793 aurait été laïqueL'anticléricalisme rationnelL'anticléricalisme fanatiqueL'école publique protestanteLa franc-maçonnerie, Église de la RépubliqueLe laïcisme à la française, un nouveau cléricalisme ? Chapitre IV. — Quatrième mythe : 1793 aurait été dreyfusardDreyfusards et antidreyfusards dans la phase judiciaire de l'AffaireLa phase politique, création d'un mythe Chapitre V. — Cinquième mythe : les adversaires de 1793 auraient été nazisGaullistes et communistesLe « précipité chimique » idéologique de l'après-guerreLa droite, seule coupableLa gauche amnistiée et magnifiéeLa majoration de l'influence du marxisme dans la culture française d'après-guerre Chapitre VI. — Sixième mythe : il n'y aurait de républicains qu'à gaucheDu début de la IIIe République à la Première Guerre mondialeEntre les deux guerresLa IVe RépubliqueUne déficience de la doctrine démocrate libérale ? Conclusion. — L'Église et la Gauche
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