Témoigner entre histoire et mémoire, no 113
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Les Tabous de l’histoire allemande.
La période contemporaine de 1945 à nos jours est marquée par la création d’oeuvres qui reviennent sur l’histoire des pays de langue allemande durant la seconde moitié du XXe siècle. On s’intéresse ici à ces résurgences du passé comme un "retour du refoulé" et comme traitement d’un certain nombre de tabous affectant les périodes des exactions nazies et de la Shoah, de la fuite et des expulsions des populations allemandes, des bombardements des villes par les forces alliées ou du viol des femmes allemandes par les vainqueurs.
On postule que le tabou entretient des relations avec les universaux mais aussi avec les pouvoirs, les idéologies dominantes. On s’interroge sur son institution, son existence et sur le geste réputé libérateur qui veut sa destruction et s’ouvre à une réflexion sur "l’inter-dit" comme lieu du non-dit partagé dans des articles qui concilient approches historiennes, littéraires et sociologiques car le tabou informe une pensée et une écriture qui président dans le conformisme ou le refus, à l’organisation de la réalité sociale. Dans ces jeux de l’interdit, les couples polaires (fascination/répulsion, omission/résurgence mémorielle, adhésion/dissimulation, occultation/révélation) se révèlent occuper une place de choix.
Cette publication retrace d’une certaine manière l’histoire du tabou, son histoire et son impact sociétal actuel, de l’inaptitude à entendre qui contraint à l’euphémisation de la réalité dans la sphère privée et/ou publique à la parole qui se libère et annonce le temps du débat, violent, car il confronte un "inouï inédit". Une brèche s’ouvre, le tabou est en voie de dépassement : l’humour, l’ironie commencent à trouver leur place dans la littérature de cette mémoire. La souffrance peut être réfléchie. On entre dans un nouveau paradigme peut-être plus en adéquation avec les exigences historiques de l’heure.
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