Estuaire, no 172
Estuaire, no 172
Lieux de vie
Collectif  
  • Éditeur : Estuaire
  • Collection : Estuaire
  • EAN : 9782921019255
  • Code Dimedia : 000176893
  • Format : Revue & périodique
  • Pages : 164
  • Prix : 15,95 $
  • Paru le 12 mars 2018
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: ESTUAI
  • Groupe: Littérature - Revues et divers
  • Date de l'office: 8 mars 2018
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782921019255

Imaginons une maison. Imaginons un abri, un refuge. Imaginons le contraire : un lieu qui ne permet aucun arrêt, aucun repli. Puis le contraire encore : un lieu dont on ne peut sortir. Imaginons la pluie qui tombe, les intempéries, le vent qui brasse la tôle et les feuilles. Les murs qui existent à peine. Imaginons une fenêtre ici, une porte là. Imaginons qui peut bien habiter un tel lieu.

Mais la vie ne tient pas dans un rêve. Ni sur une photographie. Pourtant, c’est à cet art que je songe au moment d’ouvrir ce numéro. J’ai en tête une image, une photographie de Yan Giguère : c’est une scène d’extérieur, la cour d’un immeuble de la rue Henri-Julien, à Montréal. On voit le mobilier de jardin dépareillé, quelques chaises en plastique, une en bois, très droite, et une pliante, dont le tissu du dossier va bientôt lâcher. Le ciment fissuré devant le hangar, et l’herbe, indifférente à la dureté du temps, qui finit par traverser la pierre et les failles creusées par les saisons.

C’est l’image même d’un lieu abandonné, rendu aux éléments. Ce n’est plus tout à fait un lieu de vie, mais un lieu de mémoire. Quelqu’un a habité ici. Quelqu’un s’est déjà assis sur cette chaise, installé à cette table. C’était peut-être hier. C’était peut-être une autre vie.

Je pense aussi à une anecdote rapportée par Jean Echenoz dans un entretien récent : « C’est un mystère, raconte-t-il, je ne sais pas pourquoi, quand je suis rue de Rome, j’ai l’impression d’être dans une histoire. Il y a des lieux à Paris dans lesquels j’ai l’impression d’être dans une histoire. » L’écrivain évoque l’art du roman, la façon dont ce ne sont pas les personnages ou les fils d’une intrigue qui le guident vers un livre, mais les lieux qu’il habite et qui l’habitent. Cette idée est très belle : ce rapport aux lieux qui font écrire, qui donnent l’impression d’être dans une histoire.

On en trouve plusieurs dans les pages qui suivent – des lieux, des histoires, des vies.
 
Extrait du liminaire « Cour intérieure »

Avec des poèmes de
 
Philippe Chagnon
Philippe Charron
Catherine Côté
Anne-Marie Desmeules
Sara Dignard
Jean-Guy Forget
Jonathan Lamy
Baron Marc-André Lévesque
Laurence Olivier
Aimée Verret

Des critiques de
 
Gabrielle Giasson-Dulude
    Suie de Jean-Sébastien Huot
François Rioux
    Ne faites pas honte à votre siècle de Daria Colonna
    L’Amour et autres choses plates de Jonathan Doré
 
Et
 
Les monstres – Sept proses sur la poésie, 4
Daniel Canty




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