Travaux forcés
Travaux forcés
Chemins détournés de l'aide sociale
Ducharme, Olivier  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Polémos
  • EAN : 9782897194352
  • Code Dimedia : 000179142
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Différences sociales, Économie, Sciences humaines - Divers
  • Pages : 224
  • Prix : 18,00 $
  • Paru le 27 août 2018
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: TRAFOR
  • Groupe: Sc. humaines - Revues et divers
  • Date de l'office: 23 août 2018
  • Langue d'origine: français
EAN: 9782897194352

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Pour sortir de la politique dégradante de la carotte et du bâton, Ducharme revendique un droit inconditionnel à l’assistance sociale.

Pourquoi notre tolérance à l’égard de la pauvreté est-elle si grande quand est question des personnes bénéficiaires de l’aide sociale, ce maillon faible de l’ensemble des services sociaux ?

Depuis plusieurs années, la majorité des pays occidentaux impose le modèle de la contrepartie où les assistés sociaux doivent se plier à des mesures de plus en plus contraignantes, installant une politique de la carotte et du bâton. À la personne qui doit vivre avec 648$ par mois, on promet une prime financière si elle collabore à un programme d’insertion à l’emploi ; si elle se rebiffe, on le menace de pénalités financières. Le Québec n’est pas en reste, lui qui dès la réforme de l’aide sociale en 1988 (Loi sur la sécurité du revenu), se tournait résolument vers une administration qui privilégiait l’incitation à l’emploi, dispositif qui sera confirmé par la réforme de 1998 et finalement par l’application du projet de loi 70 que nous connaissons aujourd’hui.

Les politiques de contrepartie reflètent le désir des États de diminuer les dépenses de leur programme d’aide sociale et d’augmenter le nombre de travailleurs actifs. Du modèle du welfare (aide sociale basée sur les besoins des prestataires), qui a profondément influencé le droit social à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, nous sommes passés au modèle du workfare, dans lequel le prestataire reçoit une allocation en échange d’un travail, d’une formation ou de toute autre activité sociale.

C’est à ce modèle inique que s’attaque Olivier Ducharme, et à l’image que nous nous faisons de l’assisté social, qui porte l’odieux de ne pas appartenir au monde du travail. Car à vouloir contraindre les bénéficiaires de l’aide sociale à recouvrer, à tout prix, le marché du travail, on en vient à associer l’assistance sociale à un état déshonorant, propre à des citoyen.ne.s de second ordre. On les soupçonne de ne pas faire d’effort, de refuser les opportunités qui se présentent à eux, de préférer finalement, comble de l’insolence, de ne pas travailler.

Plaidant résolument pour une aide sociale éthique, Ducharme revendique une aide sociale détachée de l’emprise du marché du travail et de toute condition venant limiter son accès. L’heure est venue de défendre l’idée d’un droit inconditionnel à l’assistance sociale.




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