Souffrances invisibles (Les)
Souffrances invisibles (Les)
Pour une science du travail à l'écoute des gens
Messing, Karen  
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Ecosociété
  • EAN : 9782897192723
  • Code Dimedia : B0013447
  • Format : Broché
  • Thème(s) : SANTÉ & PSYCHOLOGIE, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Différences sociales, Santé / Médecine, Travail / Syndicalisme
  • Pages : 232
  • Prix : 24,00 $
  • Paru le 12 septembre 2016
  • Statut : Disponible
  • Code de recherche: SOUINV
  • Groupe: Sciences humaines
  • Date de l'office: 8 septembre 2016
  • Langue d'origine: anglais
EAN: 9782897192723

Aussi disponible en version numérique:

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Karen Messing a consacré sa vie à la santé des femmes au travail et à « l’invisible qui fait mal ». À travers son parcours insolite, de généticienne à ergonome, Karen Messing s’est employée à voir, entendre et traduire les environnements de travail qui rendent malades les gens, et en particulier les femmes. Des ouvriers dans une usine de phosphate qui respiraient des poussières radioactives aux femmes de ménage dans les hôpitaux montréalais et à la gare de l’Est de Paris, en passant par les techniciennes de radiologie, les enseignants, Karen Messing a tenté de réduire ce qu’elle appelle le fossé empathique entre la science et le monde du travail.
 
Pour enrayer les souffrances invisibles que l’auteure relate avec brio dans cet essai très personnel, l’auteure décrit ce fossé empathique, soit l’insensibilité à l’expérience de l’autre, à laquelle elle s’est heurtée tout au long de son parcours scientifique. Pour elle, ce gouffre qui sépare les travailleurs de statut social inférieur des scientifiques et des classes supérieures est à l’origine de graves problèmes de santé oubliés, ignorés.
 
Devant une désillusion scientifique répétée (médecins qui refusent de rendre des avis pour un syndicat, fonds de recherche difficiles à obtenir quand il s’agit de la santé des travailleurs et des travailleuses...), Karen Messing a défendu l’interdisciplinarité et une écoute sans faille à l’égard des travailleurs et des travailleuses. Elle défend la nécessité de reconnaître leurs difficultés, leurs souffrances ainsi que leur expertise. Les métiers de femmes dans les services – serveuses, caissières, femmes de ménage – sont au coeur des préoccupations de Karen Messing et du laboratoire qu’elle a co-fondé en 1990 à Montréal, le CINBIOSE (Centre de recherche interdisciplinaire sur le bien-être, la santé, la société et l’environnement), et du partenariat de recherche avec les syndicats nommé « L’Invisible qui fait mal ». Son objectif : améliorer leur sort et montrer que ces emplois sont éprouvants et nullement légers.
 
Des tailles de sacs poubelles adaptées pour éviter de l’arthrose des employés de ménage à force de faire cent nœuds par jour, des tabourets pour les caissières pour éviter des douleurs lombaires, des retraits préventifs chez les femmes enceintes travaillant en radiologie, des horaires fixes et planifiés à l’avance pour concilier famille-travail, des équipes stables... La chercheuse a fait des tonnes de recommandations, tout au long de ses recherches, pour améliorer l’environne­ment de travail des gens et leur santé. Des recommandations suivies... ou pas.
 
« Quelqu’un, quelque part, doit avoir la tête dur », dit-elle, pour illustrer combien la reconnaissance des souffrances invisibles au travail est difficile dans un contexte où la science n’est absolument pas tournée vers des objets de recherche en lien avec la santé des gens au travail. Car le système tout entier, de la santé au travail, de la recherche à l’indemnisa­tion en est venu à miner tout sentiment d’empathie envers les travailleurs et les travailleuses. 
  
Lier l’intime au politique, voilà le vaste défi auquel nous invite Karen Messing. Nul doute que ce livre devrait être lu autant par les employeurs, les scientifiques et les syndicats, pour qu’enfin se réduise ce fossé empathique et que cessent les souffrances invisibles.




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