Qui sommes-nous pour être découragées?
Qui sommes-nous pour être découragées?
Guay, Lorraine  
Dufour, Pascale  
Lamoureux, Diane (Postface de) 
  • Éditeur : Écosociété
  • Collection : Parcours
  • EAN : 9782897194932
  • Format : Broché
  • Pages : 256
  • Prix : 27,00 $
  • Paru le 18 mars 2019

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Le parcours inspirant d’une militante de l’ombre

« Qui sommes-nous pour être découragées? ». Cette ligne de conduite morale, que Lorraine Guay décrit comme une « posture de vie », guide son implication depuis plus de 60 ans. Nous sommes les héritiers des luttes passées et il est de notre devoir de les poursuivre sans relâche. Antidote au cynisme ou au désengagement de la chose publique, ce livre d’entretiens nous fait découvrir une militante de l’ombre inspirante et nous invite à réfléchir à la matière première de ce qui fait l’engagement politique, par-delà les seules stratégies militantes.
 
Née en 1943 à Verdun (Montréal), Lorraine commence à militer à 15 ans dans la Jeunesse étudiante catholique (JEC). Mariée en 1968, elle part vivre à Paris avec son époux, secrétaire de la JEC internationale. Le jeune couple est vite entraîné dans la « trépidance militante » de Mai 68. Puis en 1971, ils partent avec leur sac à dos jusqu’en Inde, traversant la Syrie, l’Iran et l’Afghanistan.
 
De retour au Québec en 1972, elle travaille à la Clinique populaire de Pointe-Saint-Charles comme organisatrice communautaire puis comme infirmière pendant 15 ans. Parallèlement, elle milite pour la solidarité internationale avec les peuples du Chili, du Nicaragua et du Salvador. En 1983, elle passe huit mois aux côtés de la guérilla du Salvador en tant qu’infirmière pour travailler avec la population civile, ce qui marquera profondément son parcours.
 
En 1990, elle devient coordonnatrice du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec, qui milite pour des alternatives à la biopsychiatrie. Un questionnement majeur traverse alors le milieu communautaire: participer ou non au processus de réforme gouvernementale, au risque de perdre son autonomie ? Pour Lorraine, les acteurs du communautaire doivent investir le partenariat avec l’État comme un nouvel espace de combat social. « Je n’ai aucune difficulté à être un pied dans la rue et un pied dans un comité. »
 
Elle participe activement à la marche Du pain et des roses en 1995 et se joint au premier Forum social mondial à Porto Alegre (Brésil), en 2001 à titre de représentante de la Marche mondiale-FFQ. Fervente indépendantiste, elle s’implique dans la coalition citoyenne Partenaires pour la souveraineté lors du référendum de 1995.
 
Intellectuelle autodidacte, grande lectrice, elle s’intéresse à la recherche universitaire en milieu communautaire, tant que les acteurs de ce milieu en sont les protagonistes. Membre du Conseil québécois de la recherche sociale de 1994 à 1997, elle cofonde dans cet esprit l’Équipe de recherche et d’action en santé mentale et culture (ÉRASME) en 1992. Elle milite également sur de multiples fronts : mobilisations contre le gouvernement Charest dès 2003; solidarité internationale avec le peuple palestinien (coalition BDS-Québec); appui à la grève étudiante de 2012; défense de la cause des réfugiés, en particulier syriens; solidarité avec les nations autochtones... En juin 2018, Lorraine a 75 ans et milite toujours. « C’est l’ONU des relations entre militant.e.s! » dira d’elle son amie Diane Lamoureux, professeure de science politique à l’Université Laval.
 

AUTEUR(S)

Pascale Dufour est professeure titulaire au département de science politique de l’Université de Montréal et responsable du programme de mineure en études féministes, des genres et des sexualités.




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