Tout homme est mu par un fort instinct : celui qui le pousse à appartenir à de petits groupes délimités par des objectifs clairs et une compréhension mutuelle, autrement dit, des tribus. Cette connexion tribale a été largement perdue dans la société moderne. Selon Sébastien Junger, la regagner pourrait être la clé vers notre survie psychologique.
 
Des décennies avant la Révolution américaine, Benjamin Franklin déplorait que les colons anglais fussent constamment après les Indiens, ce qui ne fut jamais le cas de ces derniers. Les sociétés tribales ont exercé un attrait quasi gravitationnel sur les occidentaux pendant des centaines d’années. Il faut en chercher la cause profonde dans notre passé évolutif d’espèce communautaire. L’exemple le plus récent de cette fascination se retrouve chez les combattants vétérans qui, en rentrant chez eux, finissent par regretter l’incroyable lien de familiarité qu’offre la vie en régiment. La perte de la proximité entraînée par la fin du déploiement peut aider à expliquer le haut taux de stress post-traumatique dont souffrent les soldats vétérans aujourd’hui.

Entremêlant l’histoire, la psychologie et l’anthropologie, Tribu explore ce que peuvent nous apprendre les sociétés tribales à propos de la loyauté, de l’appartenance commune et de l’éternelle quête humaine de sens. Cela explique l’ironie selon laquelle, pour beaucoup de vétérans comme pour nombre de civils, la guerre paraisse plus vivable que la paix, que l’adversité devienne une bénédiction et qu’on se souvienne parfois plus intensément de désastres que de mariages ou de vacances sous les Tropiques. Tribu dévoile ce qui nous rend plus fort quand on se rassemble, et comment, malgré les divisions de notre monde contemporain, nous pouvons y parvenir aujourd’hui.

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