Peter Eisenman, entre lieu et non-lieu
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Dans une perspective monographique, l’auteur contribue à mettre en lumière la singularité de la démarche de Peter Eisenman en suivant l’émergence polyvoque du thème de l’interstitiel dans son parcours. L’ouvrage est organisé en quatre chapitres qui suivent le cheminement discursif, critique et projectuel de l’architecte américain, de l’univers abstrait des débuts de son cheminement théorique dans les années 1960 aux récits de ses premières investigations urbaines, à la fin des années 1970 et au courant de la décennie suivante. Les textes publiés d’Eisenman forment la trame de base du corpus analysé, qui vise à souligner la spécificité de sa contribution à un renouvellement de la discussion architecturale du thème de l’interstitiel, et par extension, sa contribution à de nouveaux regards sur la condition urbaine contemporaine.
La substance urbaine évolue en effet selon des patrons de plus en plus difficiles à saisir. C’est dans ce contexte que l’on observe, en architecture et dans plusieurs domaines connexes, un intérêt pour la condition interstitielle, état d’entre-deux spatial et temporel, entre lieu et non-lieu, qui tendrait à échapper à l’intention aménagiste tout en stimulant de nouvelles imaginations projectuelles.
La perspective transdisciplinaire ici portée sur le travail de Peter Eisenman – parfois critiqué pour la place trop prépondérante du discursif dans sa démarche – révèle un aspect rarement discuté de son oeuvre en mettant en lumière sa contribution, par-delà les limites strictes de la discussion architecturale, à une exploration élargie de la condition urbaine contemporaine.
Luc Lévesque est architecte, professeur en histoire et théorie des pratiques architecturales à l’Université Laval (Québec). Professeur et chercheur invité dans diverses universités (dont la GSD de Harvard et la Parsons New School), il a publié dans diverses revues internationales, de même que dans des livres d’éditeurs scientifiques reconnus (Ashgate, Springer, Éditions Multimondes, etc.). En 2000, il participe à la création de l’atelier SYN- au sein duquel il a réalisé diverses recherches et interventions urbaines menées en Amérique, en Europe et en Afrique. Cofondateur en 2012 du laboratoire interuniversitaire INSERTIO, il est membre depuis 1992 du comité de rédaction de la revue d’art actuel Inter. En architecture, il a collaboré avec divers bureaux, dont ceux de Peter Eisenman et de Rem Koolhaas/OMA.
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