Derniers poèmes

Derniers poèmes
précédé de Les Juifs en Babylonie
Reznikoff, Charles  
Markowicz, André (Traduit par) 
  • Éditeur : Unes
  • Collection : Hors-collection
  • EAN : 9782877042888
  • Code Dimedia : 000249933
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI
  • Sujet(s) : Poésie
  • Pages : 72
  • Prix : 29,95 $
  • Paru le 27 janvier 2025
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EAN: 9782877042888

Ce volume regroupe trois ensembles tardifs de Charles Reznikoff, figure de proue du mouvement de la poésie objectiviste américaine. Les Juifs en Babylonie, écrit en 1969, évoque avec une simplicité remarquable l’existence antique fait d’agriculture, d’artisanat et de culte. En une suite de tableaux esquissés avec sa concision coutumière, Reznikoff donne vie à ces hommes et femmes qui coupent le bois, taillent les pierres, tannent les peaux, gardent les troupeaux, où la trinité de « laboure, sème, moissonne » agit comme le leitmotiv d’une époque où humains, bêtes, oiseaux, vers, dans la limite des mondes connus, étaient tous égaux devant dieu. Suivent ses Derniers poèmes, écrits entre 1973 et 1975, qui illustrent le double penchant qu’a Reznikoff pour la trame historique et pour l’observation minutieuse de la vie citadine. Dans Le bon vieux temps, il s’appuie comme à son habitude sur un certain nombre d’archives, de journaux, d’histoires et d’épisodes historiques, fidèle à son travail « d’archéologue » poétique, pour nous plonger dans une succession de scènes aussi sèches que brutales, à la tonalité neutre et implacable, sans autre morale que l’absolue dureté de vivre et mourir. Qu’il s’agisse d’une servante violée et assassinée en 1637 en Nouvelle-Angleterre, d’un pasteur et de sa famille enlevés par les Indiens en 1703, de cavaliers sombrant dans les sables mouvants au Nouveau-Mexique en 1835, ou d’une glaçante vente d’esclaves à la Nouvelle-Orléans en 1853 où une femme implore qu’on ne la sépare pas de ses enfants, partout surgit l’inéluctabilité du tragique de la condition humaine. Viennent ensuite des séries de poèmes brefs, En marchant dans New York, Juste avant le coucher du soleil, où Reznikoff saisit avec une grâce incomparable les instants de la rue américaine : un aveugle qui traverse la rue, les sirènes de police, les feuilles qui ondulent dans le vent, la dispersion insoumise des pissenlits dans l’herbe, avec un regard attentif aux sans-abris, aux vagabonds, jusqu’aux oiseaux exilés sous les toits. Ces deux ensembles qui montrent une fois de plus l’ensemble des focales du poète, qui mêle le détail et la sensation du présent, le regard factuel sur l’histoire et l’évocation revivifiée de la vie antique, sont complétés par Obiter Dicta, bref essai essentiel datant de 1968 et retrouvé à sa mort, véritable art poétique qui analyse et éclaire son rapport à l’écriture et à sa dimension objectiviste.

AUTEUR(S)

Né en 1894 à Brooklyn de parents russes émigrés aux États-Unis pour échapper aux pogroms tsaristes, Charles Reznikoff grandit dans ce qu’il a appelé le ghetto juif de Brownsville. Après de brèves et insatisfaisantes études de journalisme, il s’oriente vers le droit et est admis au barreau de New-York. Reznikoff fonde, avec ses amis George Oppen et Louis Zukofsky, le mouvement « objectiviste » soutenu par Ezra Pound et William Carlos Williams. Sa pratique du droit est une expérience déterminante dans son travail poétique, notamment dans ses livres majeurs Témoignage : les États-Unis 1885-1890, basé sur les archives des tribunaux de la fin du XIXe siècle et Holocauste, écrit à partir des comptes-rendus des procès de Nuremberg et d’Eichmann, livre qui fait date dans l’histoire de la poésie américaine. Reznikoff y développe une vision factuelle et dépassionnée des drames de l’Histoire, avec le refus obstiné d’y mêler l’intime. Dans une réflexion animée par une recherche constante de la clarté du langage, il évoque les cruautés, les injustices, l’arbitraire, l’inhumanité de l’homme envers l’homme, mais aussi l’éblouissement des détails infimes de la vie quotidienne new-yorkaise ou l’expérience autobiographique, comme dans À la source du vivre et du voir (1974). Auteur d’une quinzaine de livres, majoritairement de poésie, publiés pour la plupart à compte d’auteur, Reznikoff meurt à New York en 1976.




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