
Histoire du mouvement Desjardins, t. 01
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Malgré les appréciables améliorations techniques et les gains de
productivité réalisés au XIXe siècle, les mirages de la révolution
industrielle et du progrès sans limites ont failli à bon nombre de leurs
promesses : au Québec, du moins, l'agriculture est en difficulté, le
pouvoir économique est de plus en plus concentré et les conditions de
travail en usine sont généralement très mauvaises. Ainsi, la vie des
classes populaires ressemble bien plus à celle des périodes les plus
sombres du passé qu'aux jours de prospérité et d'abondance annoncés par
les ténors du capitalisme montant.
Le lot des cultivateurs,
des ouvriers et des artisans, ce n'est pas l'allégement progressif du
travail, ni la vie facile, ni le luxe, mais davantage la pauvreté,
l'insécurité chronique, le chômage, trop souvent même l'exil forcé.
Dans
ces circonstances, évidemment, tous souhaitent que le siècle qui va
bientôt poindre ouvre des perspectives nouvelles, fasse progresser
l'équité et la justice et redonne à la population une prise réelle sur
sa destinée. Tous espèrent, mais peu s'attachent à repenser et à
construire cet avenir avec autant d'ardeur, d'application et de vision
que l'obscur sténographe français de la Chambre des communes, Alphonse
Desjardins. C'est de sa clairvoyance, de son dévouement, de sa
persévérance que va naître à Lévis, le 6 décembre 1900, une forme
nouvelle d'organisation économique, une institution sans précédent pour
les gens d'ici, un étonnant instrument collectif de développement qui
commence dès lors à faire l'histoire.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.

