Capitalisme carcéral
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Dans son livre Capitalisme carcéral, Jackie Wang examine le fonctionnement actuel du capitalisme aux États-Unis illustrant divers aspects du continuum carcéral comme la biopolitique de la délinquance juvénile, le profilage racial, la police prédatrice, la gouvernance cybernétique et le maintien de l’ordre algorithmique. Comment un réseau carcéral et des appareils de répression policiers s’articulent-ils à la violence de l'économie et du racisme? S’agit-il de la continuation directe, sous un autre visage, du système d’esclavage qui perdura jusqu’au XIXe siècle et sur lequel se sont fondés les États-Unis d’Amérique? Est-ce un système de gestion des populations « surnuméraires » déclassées de leur position dans la hiérarchie sociale? Est-ce que les dispositifs policiers qui strient les espaces urbains ne seraient que d’autres moyens d’extraire de la valeur afin de garantir, à travers les mille et une infractions qu’ils répriment et le fermage d'amendes, la santé financière de l’État?
De la privatisation des prisons et des agences de sécurité jusqu’au développement massif d’une industrie technosécuritaire en passant par les algorithmes de reconnaissance faciale et le quadrillage GPS des villes qui les transforment en véritables prisons à ciel ouvert, cet ensemble d’hypothèses nous fait plonger au cœur de l’enfer du capitalisme américain, de ses logiques totalitaires et sécuritaires et de ses processus de racialisation des corps.
Jackie Wang vit à Boston. Essayiste, poète, cinéaste, historienne et militante politique, elle est fellow au Radcliffe Institute for Advanced Study et assistante professeure en Culture et médias au Eugene Lang College. Son Carceral Capitalism a d’abord paru dans la prestigieuse collection « Semiotext(e) » du MIT à Cambridge.
Dalie Giroux enseigne la théorie politique à l’Université d'Ottawa et est l’autrice de Parler en Amérique : oralité, colonialisme, territoire (Mémoire d’encrier, 2019) et de La Généalogie du déracinement. Enquête sur l'habitation postcoloniale (Presses de l’Université de Montréal, 2019).
Gwenola Ricordeau est professeure assistante à l’Université d'État de Californie à Chico depuis 2017. Elle a notamment travaillé sur les identités de genre et la sexualité dans les prisons, les contestations du système carcéral et les proches des personnes incarcérées et est l’autrice de Pour elles toutes. Femmes contre la prison (Lux éditeur, 2019).
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