Art et esthétique des luttes
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Les manifestations publiques de lutte contre le racisme, les féminicides, les disparitions, les emprisonnements, les discriminations, mais aussi de résistance aux gouvernements corrompus et autoritaires, s’appuient toutes sur une esthétique dont le principe est de montrer plus que de dire. Perturbant l’ordre du théâtre politique, ces mouvements sociaux investissent les lieux mêmes où s’affiche le pouvoir pour mieux en contester la suprématie.
Cet ouvrage montre comment, à l’échelle internationale — en Europe, en Argentine, au Venezuela, au Mexique, en Tunisie, en Palestine, aux Comores ou encore aux États-Unis —, les manifestations et revendications politiques de citoyens ordinaires font de l’esthétique un vecteur des instances contestataires à travers des artefacts ou des performances dans l’espace public et médiatique. Leur puissance expressive spatialise et théâtralise les manifestations, les mouvements de foule et les occupations. L’artivisme s’intègre alors à la dynamique de la lutte, et participe d’un système commun qui incite à questionner le rôle de l’art dans l’esthétique des luttes.
Avec les contributions de Badroudine Abdou Nouhou, Wafa Abida, Dominique Berthet, Martine Bouchier, Dominique Dehais, Bernard Haumont, Sonja Kellenberger, Baptiste Mongis, et Yaneira Wilson.
Postface de Yves Michaud
Martine Bouchier est professeur émérite d’esthétique et d’arts visuels. Elle est responsable du Séminaire de recherche doctorale « Territoires esthétiques » (CRH/LAVUE) à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Val de Seine. Elle a été directrice de la collection d’essais « Crossborders » chez Archibooks + Sautereau Éditeur, où elle a récemment publié 10 clés pour s’ouvrir à l’architecture, 2012 et L’art n’est pas l’architecture, hiérarchie, fusion, destruction, 2006. Ses recherches questionnent la culture comme vecteur de développement, les faits esthétiques qui attestent de l’esthétisation de l’espace public, le rôle des artistes dans les processus de transformation qualitative de l’espace urbain.
Dominique Dehais, artiste et professeur en Arts et Techniques des Représentations à l’École Nationale Supérieure de Normandie, développe son travail de recherche autour des notions de fabrication et de production dans le monde de l’art, de l’architecture et du design. Il s’intéresse aux relations objet/sujet ainsi qu’aux mécanismes d’émancipation ou d’asservissement social qui les sous-tendent. Il a publié à cet égard Zone de production - Naissance d’une automobile, coédition NVO, Le 19, Centre régional d’art contemporain de Montbéliard, 2014. Il codirige avec Martine Bouchier le séminaire doctoral « Territoires esthétiques ».
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.