Dot de Sara (La) [édition bilingue]
| Aussi disponible en version numérique: |
Publié intialement en 1995 et paru à nouveau en poche en 2011, voici réédité le premier roman de l'écrivaine d'origine haïtienne Marie-Célie Agnant, La dot de Sara, dans la collection Martiales, dirigée par Stéphane Martelly. La présente édition a ceci d’inédit qu’elle offre une version bilingue français et créole haïtien dans une traduction vers le créole effectuée par Agnant elle-même.
Histoire de filiation et d’exil entre Montréal et Haïti, le roman donne à voir tout à la fois la solitude des protagonistes et leur solidarité, l’héritage culturel et la quête identitaire étant au coeur du récit qui rassemble trois générations de femmes: l’adolescente Sara, sa mère et sa grand-mère. Pour Stéphane Martelly, directrice de la collection les Martiales, ce travail de traduction « permet que la voix de ces femmes leur soit restituée, plusieurs décennies plus tard, dans la langue même où elles ont offert leur récit ».
Cette traduction par l’autrice enrichit ainsi le livre d’un travail de transmission et de mémoire passionnant pour quiconque s’intéresse à l’histoire d’une langue.
Marie-Célie Agnant est née à Port‑au-Prince, avec des racines dans la ville d’Arcahaie, Marie‑Celie Agnant vit au Québec depuis 1970. Traduite en plusieurs langues, son écriture-monde en fait une autrice de premier plan.
Marie-Célie Agnant se moun Lakayè. Li fèt nan Pòtoprens, men la p viv nan Kebèk (Kanada) depi 1970. Teks li yo tradwi nan plizyè lang. Depi ane 80, l ap pwodwi yon zèv, yon travay literè ki gen yon enpòtans kapital.
Pour moi, Sara a toujours été une enfant bien spéciale. J’ai souvent dit à Giselle combien elle me rappelle ma grand-mère Aïda. Elle a tout d’elle, ses yeux de braise et de tendresse, ses cheveux en lianes qui me donnent tant de fil à retordre lorsque je dois les coiffer.
Pou mwen menm, Sara se te yon timoun vreman trè spesyal. Souvan m di Giselle konbyen li fèm sonje grann mwen, Aïda. Sara ak Aïda, 2 gout dlo. Je yo menm jan, ou ta di 2 boukan dife, 2 bwa dife, plen ak chalè lanmou, ak yon kalite voum cheve, w a di lyann, ki te banm kont traka lè pou m penyen l. Adje !
« Ici, le créole vient en effet compléter un lent mouvement de restitution commencé depuis longtemps, vient radicaliser le propos en transformant la « dot » en « héritage » féminin, que nulle union ne viendra justifier. Cette présence du créole inscrite dans le livre vient révéler dans la langue française du récit une rythmique originelle et secrète qu’elle cachait pendant tout ce temps sous ses plis. »
— Stéphane Martelly, extrait de la préface
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.