Ammonite (L')
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Un coffret déniché chez un antiquaire, des soldats de plomb, il n'en faut pas davantage pour que débute le récit d'Arnaud Bermane, dont le nom révèle le lointain passé allemand de sa famille. Sa famille : un propriétaire terrien qui a épousé une jeune fille de bonne famille (les du Terrail), un frère rebelle, un parfait saint-cyrien et un fantasque explorateur comme cousins, un grand-père âpre au gain. La table est mise pour que défilent de larges pans de l'histoire de France, la France des petites gens, celle des illusions, mais aussi celle de la guerre - des guerres : la figure de l'ammonite joue en effet un rôle structurant dans le récit, le procédé d'enroulement en spirales permettant des sauts temporels, la superposition des guerres, de 1970 à l'Indochine.
La mère d'Arnaud a d'ailleurs conçu l'album familial de la même manière, en commençant par les événements récents et en terminant par les images de son mariage, comme si le début de l'histoire familiale en constituait la fin, les enfants, les dimanches au salon, la visite des cousins s'avérant être la justification d'une union dont on peut se demander si elle a été heureuse et si elle a même été désirée.
De la quinzaine de titres de Roland Bourneuf, on retiendra le récent essai Pierres de touche (2007) , finaliste au prix du Gouverneur général et lauréat du prix Marius-Barbeau de l'Académie des lettres du Québec, ainsi que le roman Le chemin du retour (1996), qui offre une parenté évidente avec L'ammonite au plan de l'évocation d'une vie qui se superpose à l'histoire d'une communauté. Retraité de l'Université Laval, Roland Bourneuf collabore fréquemment à Nuit blanche.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
