On pourrait en douter aujourd’hui : à sa mort, en 1962, Georges Bataille reste quasiment inconnu. Quelques dates marqueront sa reconnaissance posthume. On le sait de la décade de Cerisy, en 1973, « Artaud / Bataille, pour une révolution culturelle ». On le sait des deux numéros de la revue L’Arc (fin des années 1960 – début des années 1970). On le sait moins du numéro que la revue Critique a publié dès l’été 1963, soit un an après sa mort, « Hommage à Georges Bataille », que de « plus bruyants », comme dit Francis Marmande, auraient « hissé à hauteur de manifeste ».
C’est dès ce numéro, en effet, que sont mesurées l’ampleur et la diversité de l’apport de Georges Bataille à la littérature et à la pensée. Ce qui n’allait pas de soi : la publication des Œuvres complètes (12 vol.) ne commencerait que dix ans plus tard, lesquelles porteront enfin au jour un continent inconnu de tous – tant d’écrits oubliés ou inédits; pas loin sans doute du tiers des textes qu’elles réunissent.
Un texte admirable (admirablement écrit) de Michel Foucault.
Paraissent aussi, à l’occasion de cet anniversaire, Bataille cosmique, du système de la nature à la nature de la culture, premier essai publié du jeune chercheur Cédric Mong-Hy, et les rééditions de George Bataille La Souveraineté et L’Alleluiah (Catéchisme de Dianus).