Trajectoire du Japon moderne (La)
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Au lendemain de la défaite, dans un Japon en ruine, la stupeur règne. Comment en est-on arrivé là ? Alors que les autorités d’occupation engagent une série de réformes démocratiques et démantèlent les institutions impérialistes, les intellectuels japonais entreprennent d’analyser les causes des dérives militaristes qui ont mené leur pays à la guerre totale et réfléchissent sur les conditions d’une démocratisation susceptible d’achever sa modernisation jugée incomplète. Au tournant des années 50, la guerre froide s’installe. De nouvelles voix se font entendre, prolongeant avec une distance critique ces premières analyses. Katô Shûichi défend la nature hybride de la culture japonaise, Tsurumi Shunsuke revient sur la responsabilité des intellectuels dans la guerre, Hashikawa Bunsô déconstruit l’idéologie national-romantique des années 30, Takeuchi Yoshimi s’interroge sur la place du Japon en Asie. Tous explorent les zones d’ombre du discours progressiste qui jusqu’alors érigeait la modernité occidentale en modèle absolu. Mêlant l’exercice d’introspection aux analyses socio-historiques, les quatre textes rassemblés et commentés dans ce volume témoignent de la remarquable et méconnue capacité d’autocritique des penseurs japonais de l’après-guerre.
Katô Shûichi (1919-2008), historien des idées et médecin, est notamment l’auteur d’une Histoire de la littérature japonaise en 3 tomes (Fayard, 1986).
Tsurumi Shunsuke (1922-2015), est historien et philosophe (élève de Quine à Harvard).
Takeuchi Yoshimi (1910-1977) est historien des idées et sinologue.
Nicolas Mollard est docteur en littérature japonaise, chercheur à l’Université de Tokyo, chercheur associé au Centre d’Études japonaises (Inalco) et à la Maison franco-japonaise.
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