Journal d'une femme noire
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Journal d’une femme noire réunit 4 nouvelles emblématiques de Kathleen Collins, ses lettres, ses mini-fictions et ses extraits de journaux. Le mélange fiction et non fiction introduit l’œuvre de cette autrice majeure au public francophone.
À travers ses nouvelles construites sur la relation à l’autre et à l’amour (filiale ou pas), Kathleen Collins raconte, avec élégance et sincérité, la vie d’une femme noire américaine dans une société récemment affranchie de ses lois racistes. L’émancipation, la liberté d’être, la conscience de soi en tant qu’individu, la relation à l’autre et à la création traversent ses écrits. Mais se dessinent, en filigrane, les réactions les plus infimes provoquées par une peau noire ou blanche et par le poids de l’Histoire qui pèse sur l’amour entre personne à la couleur de peau différente. Kathleen Collins aborde ces comportements, éminemment politiques et intimes, avec un style qui se réinvente sans cesse : multiplication des points de vue, second degré, sincérité, technique d’écriture issue du cinéma...
Ces textes ont été écrits, il y a 40 ans, et pourtant ils sont d’une actualité redoutable. On entend James Baldwin dans cette appréhension du racisme mais aussi Peter Farelly avec son film Greenbook : sur les routes du sud. La peur de l’autre n’appartient pas qu’à l’extrême droite, elle existe aussi – et peut-être surtout – dès lors qu’un individu est confronté à la différence que sa peau soit noire ou blanche.
Lire Kathleen Collins est une chance inespérée pour appréhender les revendications identitaires qui traversent nos sociétés et peut-être encore plus aujourd’hui où l’on réhabilite le travail des femmes dans l’Histoire.
Kathleen Collins fait partie des femmes célébrées par le Women Prize for fiction.
Née en 1942, Kathleen Collins a grandi à Jersey City. Elle suit des études de philosophie et de religion à l’université de Skidmore et de français à la Sorbonne. Engagée dans la défense des droits civiques, elle a été professeure de français et a mené une carrière de scénariste et de réalisatrice à une époque où rares étaient les femmes noires qui accédaient à ces ambitions. Tout au long de sa vie, Kathleen Collins a tenu un journal et écrit des nouvelles. Elle décède à l’âge de 46 ans d’un cancer du sein et laisse derrière elle Loosing Ground, un film devenu culte, resorti en 2015 par le Lincoln Center de NYC et des écrits que sa fille a réuni et fait publier en 2015 et 2016.
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