Dessinateur (Le)
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Oleg Boulatov, un peintre accusé de crime idéologique, est envoyé en Sibérie pour avoir « mal représenté » Staline. Il y passe six ans. De fil en aiguille, un des dirigeants du camp de travail le remarque et lui confie l’illustration de la flore locale. Or, à la mort de Staline, le camp est évacué, et Boutalov rentre à Moscou, certain qu’on a détruit ses tableaux. Mais est-ce vraiment le cas? À l’instar de Magadan de Michel Solomon, Le dessinateur raconte les horreurs du Goulag, en y ajoutant toutefois une question chère à son auteur : à qui appartient l’art?
Brésilien d’origine, Sergio Kokis a écrit plus d’une vingtaine de livres. Sa première œuvre, Le pavillon des miroirs, a connu une réception critique unanime : un grand romancier venait de naître. En 1994, il recevait quatre prix prestigieux, dont le Prix Molson du roman. Une vingtaine de livres ont suivi, faisant de cet auteur migrant l’un des plus reconnus et des plus lus du Québec. Parmi ses publications plus récentes, on compte Les amants d’Alfama, La gare et L’innocent.
« Cette baisse du nombre de prisonniers politiques de tout acabit contribuait à alimenter les espoirs d’un changement radical du régime ou de pardons avant le terme des peines. La prison étant une pépinière propice aux illusions et aux rêveries les plus farfelues, les rumeurs continuaient à être colportées de camp en camp, sans que personne ne sût leurs réelles origines. Ce n’était pas important, car ces hypothèses, même les plus fantaisistes, faisaient durer l’espoir au sein de la plus absurde des dérélictions. Il était ressenti jusque chez les prisonniers de droit commun. Des assassins et des voleurs impénitents se mettaient de la partie, à rêver de remises de peine semblables à celles qui avaient été accordées lors de l’invasion allemande. C’était comme une sorte de printemps avant l’heure, en dépit de l’hiver et de la neige qui persistaient. »
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