Au nord de ma mémoire
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Des migrants de première génération, dont le corps porte les stigmates de l’exil, se réunissent à Montréal pour jouer de la musique. D’autres se cachent dans les rayons d’une bibliothèque, après la fermeture, afin de continuer à rêver et à vivre grâce aux livres. D’autres encore, déracinés et marginaux, marchent sans fin dans des centres commerciaux, dans le métro, devant des bâtiments ministériels en quête d’une rencontre dans des pays imaginaires ou des avenirs dystopiques. D’une terrasse de Turin aux couloirs d’un musée des mémoires, un homme suit inexorablement son désir jusqu’à cueillir le baiser rêvé.
Dans la plupart des narrations poétiques de ce livre, les personnages perdent des membres ou voient leur apparence physique se modifier. L’auteur, qui se met aussi en scène dans des poèmes autofictionnels, représente ainsi la fabrication de nos identités.
Du même auteur
col fiato, poésie, Manni, 2006.
journal des traces, poésie, L’Harmattan, 2011.
hallucinations désirées et origines en fuite, poésie, L’Harmattan, 2018. Prix Rolande-Gauvin 2018.
Préparation au combat, Nouvelles, Hashtag, 2019. Bourse première Ovation 2015.
Errance, roman, Annika Parance Éditeur, 2020.
Épidermes, collectif de textes, codirigé avec Sophie-Anne Landry, Tête première -Groupe Somme toute, 2021.
1. Poème L’orchestre du 5 à 7 dominical
le saxophoniste étatsunien a été diagnostiqué homme à la naissance puis femme par trois psychologues puis fou par trois autres et après six opérations et vingt-quatre suicides il a décidé de devenir invisible lorsque son saxophone remplit l’air d’un monde de désirs on le voit apparaître à chaque 5 à 7 dominical pendant le concert de l’orchestre un détective privé le prend en photo envoie les images à sa mère qui l’a toujours su invisible
2. Poème L’importance d’exécuter un geste
des caméras tout autour continuent à guetter notre intimité on reste des heures à tourner en rond debout assis allongé la sueur s’échappe se fondant dans les objets les murs on échange chaque jour de la fraicheur de la chaleur avec le sol ne pas oublier de marcher de se plier d’ouvrir fermer les mains chaque geste resonnant comme une liberté
3. Poème je marche le long de la rivière Saint-Charles…
et je retourne vers ma maison / qui ne sera plus la même / les murs ne me verront pas / ils me reconnaîtront / mon corps traversera les murs / en les effleurant à peine
4. Poème John Dunbar se rase…
je me tourne vers le public dans la salle / une chercheuse néerlandaise / un plombier kurde / un docteur burkinabais / une enseignante portugaise / une dentiste russe / un conseiller bancaire camerounais / une jardinière turque / un correcteur croate / au chaud dans un cinéma assiégé par une tempête / on regarde Kevin Costner avec espoir
5. Poème on partira et on reviendra…
on partira et on reviendra / pas de vengeance / on prendra soin des gens gisant à l’arrêt / les mains trempées de nos récits / les mots gorgés de lait / confiants ? / on deviendra la mêlée des autres
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
