Choisir
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Ce livre photographique est construit autour de l’acte de choisir. Choisir, verbe souvent associé à la décision assumée qui fait s’évanouir les autres possibilités. Pourtant le choix ne se réduit pas toujours aux carrefours tranchés : nous n’avons pas choisi les transformations imperceptibles de notre corps ou l’horizon à venir de la mort. Cette oeuvre au noir du choisir a quelque chose de mystérieux, de fascinant ou d’écrasant. Au coeur du quotidien, le besoin de stratégies pour statuer sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire, compense le vertige face à tout ce que nous ne maitrisons pas. Laisser sur le bord de l’assiette les pelures des fruits, regarder les mèches de cheveux glisser au fond du lavabo, égrainer des souvenirs de l’enfance comme des cailloux blancs sur le chemin : autant de tentatives pour traverser le temps qui passe et ses pertes inéluctables.
Dans le travail de création de l’artiste, les objets sont vecteurs de mémoire et de sensations. Elle leur assigne un rôle soit de sujets, voire de personnages, soit d’éléments symboliques pour composer et suggérer des histoires photographiques. Telles des natures mortes du XVII siècle, ils y incarnent des protagonistes ou ils y suggèrent des actions et des événements tout juste survenus, qui, tous ensemble, constituent les composantes des fictions qu’elle crée. Voilà qui l’amène, dans un second temps, à travailler sur des narrations, des enchaînements, un déroulement.
Ayant d’abord oeuvré dans le milieu de la peinture, JUDITH BELLAVANCE pratique la photographie avec son expertise de peintre.
Elle collectionne les textures et les objets, se constituant ainsi une sorte de répertoire de l’ordinaire et du désir. Elle y puise pour élaborer ses oeuvres et raconter des histoires intimes et énigmatiques autour des thèmes de l’altérité, de la perte, de l’absence et de la durée. Avec un souci du détail qui nous atteint, les objets et les corps se dévoilent avec finesse dans chacune de ses oeuvres et de leurs mises en espace. Judith montre et raconte tout à la fois.
Son travail de création est également teinté de son métier de thanatopracteure. Cette proximité avec le deuil lui donne accès à de nombreux rituels à découvrir, à explorer et à inventer autour de l’expérience de la perte, ce qui se perçoit inévitablement dans son travail de création. Judith a complété un baccalauréat en arts visuels à l’Université Laval à Québec.
Son travail a été appuyé par le Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts du Canada. Ses oeuvres se retrouvent dans plusieurs collections publiques et privées.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.