Traité de l'habitat
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« Celui qui fait une construction du début à la fin en retire un supplément de bonheur, de plaisir et de bien-être. »
Ce traité sanskrit d’architecture, rédigé par un auteur inconnu résidant dans l’Inde méridionale, est l’un des textes les plus complets au sujet des bâtiments et des agglomérations de l’Inde classique, notamment en pays tamoul et malayalam. Combinaison de considérations techniques, pratiques et religieuses, le Mayamata indique comment choisir le site d’une construction suivant la classe sociale de ses futurs occupants, quel plan et quelle orientation adopter pour une maison d’habitation, un palais ou un temple garantissant le bien-être de ses résidents, quelles techniques constructives il convient d’utiliser dans chacun de ces cas. Il détaille la cérémonie à réaliser lors de la pose de la première pierre ou lors de la prise de possession du bâtiment, décrit le mobilier, le linga (représentation phallique symbolique de Siva) et la façon de figurer les dieux dans les édifices.
La présente édition illustrée, aux allures de carnet d’architecte, reprend des extraits de la traduction du Mayamata, revue pour l’occasion par Bruno Dagens, avec un appareil de notes allégé et une nouvelle introduction resituant ce traité des points de vue historique, géographie, mais aussi par rapport à l’ensemble de la tradition indienne classique d’écrits sur l’architecture et l’art d’habiter.
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(Chapitre XXIX)
Devant et sur les côtés du palais se trouvent les quartiers d’une partie de l’armée royale et c’est là aussi qu’il faut disposer en fonction des circonstances particulières les quartiers d’habitation des marchands et autres habitants de même catégorie. À l’ouest du palais il doit y avoir un grand bassin allongé ainsi qu’un réservoir, un puits, etc. C’est là aussi que doivent se trouver une résidence royale et des quartiers pour les troupes héréditaires et mercenaires.
Partout il doit y avoir des bassins, des vergers, des réservoirs et des puits ; des gens de toutes castes doivent cohabiter (dans cette ville) où doivent se trouver des courtisanes de toutes catégories et des artisans de tous métiers; les six sortes de troupes doivent y cantonner en abondance. Ans angles nord-est et sud-est il faut qu’il y ait des édifices pour loger chevaux et éléphants. Il doit y avoir des gens de toutes les classes sociales et toutes sortes de commerces. Chacune des classes soit être désignée par un nom conforme au désir du roi.
Autour de la ville il doit y avoir une muraille dont l’épaisseur est de deux toises; on dit aussi cependant que cette épaisseur peut être de cinq, six ou sept coudées. À l’extérieur il doit y avoir un parapet de terre ou bien une douve et un glacis de la largeur que l’on souhaite; au-delà qu’il y ait partout des pièges.
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