Quand le monde s'arrêta
Quand le monde s'arrêta
Enregistrements secrets de la crise de Cuba (Les)
Stern, Sheldon M.  
Speyser, Laurent (Traduit par) 
Baulande, Laurence (Traduit par) 
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Mémoires de guerre
  • EAN : 9782251453552
  • Code Dimedia : 000228977
  • Format : Broché
  • Thème(s) : GÉOGRAPHIE & TOURISME, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Cuba, États-Unis, Guerre, Histoire & géographie, Relations int. / Géopolitique
  • Pages : 392
  • Prix : 46,95 $
  • Paru le 5 décembre 2022
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EAN: 9782251453552

« Comment savez-vous que c’est un missile de moyenne portée? » Telle est la première question du président américain John F. Kennedy.

Ce mardi 16 octobre 1962, la crise de Cuba débute. Elle sera la confrontation la plus dangereuse de la guerre froide et le moment le plus périlleux à ce jour de l’histoire américaine. Ce que ses interlocuteurs ignorent, c’est que le président vient d’actionner le système d’enregistrement du Bureau ovale, consignant toutes les réunions secrètes du Comité Exécutif du Conseil de Sécurité Nationale durant les douze jours de la crise. Il sait qu’il a rendez-vous avec l’Histoire.

Patiemment retranscrits et analysés par Sheldon M. Stern, ces enregistrements secrets nous plongent au cœur de discussions dignes d’un thriller haletant. Stern documente le fait que JFK et son administration portaient une part substantielle de responsabilité dans la crise. Les opérations secrètes menées à Cuba, notamment les efforts visant à éliminer Fidel Castro, avaient convaincu Nikita Khrouchtchev que seul le déploiement d’armes nucléaires pouvait protéger Cuba d’une attaque imminente. Cependant, Kennedy se méfiait profondément des solutions militaires aux problèmes politiques.

Effrayé par la perspective d’une guerre nucléaire, il n’a cessé de dissuader les décideurs politiques d’un conflit apocalyptique, mesurant chaque mouvement et contre-mouvement : à tout prix, éviter ce qu’il appelait, avec une brutale éloquence, « l’échec final ».

Quant à Sheldon M. Stern, il a réalisé le rêve de tout historien : « Être la petite souris cachée dans la pièce où tout se joue, lors de l’un des moments les plus dangereux de l’Histoire de l’humanité. Avoir le privilège de savoir ce qui s’est réellement passé » écrit-il. Comme nous aujourd’hui en le lisant.

Extrait

« Ce mardi 16 octobre, pour ne pas éveiller les soupçons, le Président ne modifie pas son agenda avant la première réunion du Comité Exécutif. Il rencontre l’astronaute Walter Schirra et sa famille, puis le comité de la Maison Blanche sur le retard mental. Quand, finalement, les conseillers entrent dans la salle du Cabinet, ils trouvent JFK en train de discuter avec sa petite fille âgée de 5 ans à peine, Caroline. Elle sort en courant de la pièce et la réunion commence.
 
Les quinze hommes réunis ce matin-là sont stupéfaits que les Soviétiques prennent un tel risque à seulement 150 km des côtes de la Floride et furieux de s’être fait bernés par les dirigeants du Kremlin. Kennedy et les membres du Comité sont toutefois convaincus qu’humilier les Soviétiques ne ferait sans doute qu’envenimer la situation. Ce n’est pas le moment d’appliquer l’une des maximes préférées des Kennedy "Ne t’énerve pas, mais prends ta revanche" ("Don’t get mad, get even").
 
Le ton des discussions reste presque toujours calme et professionnel – en écoutant les enregistrements, on peine à saisir que les enjeux ici sont tout simplement la paix mondiale et la survie de l’espèce humaine! Les réunions sont remarquablement égalitaires et les participants parlent librement, sans les contraintes liées aux rangs des uns et des autres. Ils expriment même souvent leur désaccord avec le Président, parfois à la limite de l’impolitesse et du manque de respect. Il y a aussi des moments de détente et des rires, clairement indispensables pour supporter cette angoisse et cette incertitude permanentes. "L’attitude calme et confiante du Président, se rappelle l’un des membres du Comité, cachait la profonde énergie nerveuse et émotionnelle qui l’animait."
 
Dès le début, la question, fondamentale, est la suivante : les États-Unis peuvent-ils répondre à cette apparente provocation des Soviétiques sans faire la guerre? JFK considère que si les Etats-Unis s’engagent militairement à Cuba, l’URSS attaquera Berlin Ouest. Les Etats-Unis seront alors dans l’obligation de réagir à leur tour; les Soviétiques feront de même et ainsi de suite dans une escalade menant jusqu’à l’impensable. Une action irréfléchie, mal calibrée, peut créer une réaction en chaine catastrophique. »




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