Vœux et aveux de Charles O. Dupuis
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Un artiste, un musicien d'exception, un jeune homme amoureux et plein de désirs a été fait prêtre par sa famille, contre son gré. Qu’à cela ne tienne, il désobéira, d’abord en secret, puis ouvertement. Il sera un habile charmeur ensoutané, admirateur de la gent féminine et séducteur aguerri. D’abord enseignant au collège St-Laurent, puis directeur des Petits chanteurs du Mont-Royal, il y côtoie l’une des plus grandes vedettes de la colonie artistique de son époque, Jean-Pierre Ferland, pour qui il dirige les chœurs sur le mythique album Jaune. À la même époque, il devient également chroniqueur, puis animateur sur les ondes de CKAC et CKVL.
Charles-Olivier Dupuis, tel qu’ici raconté par deux de ses fidèles apprentis, est un protagoniste fascinant, sensible, multipliant les contradictions. Le captivant récit de sa vie, de la fin des années 1920 jusqu’aux balbutiements du XXIe siècle, incarne à merveille les bouleversements ayant mené à l’avènement d’une société moderne. Extrêmement fouillé et documenté, Vœux et aveux de Charles O. Dupuis démontre avec finesse l’impact durable qu'a eu le clergé sur le développement des arts et la culture au Québec. Il illustre également combien les inégalités sociales ont engendré des vocations forcées, de génération en génération, forgées par un désir contrit, celui d’accéder à la connaissance et à un avenir meilleur garanti par l’éducation.
Robert Blondin a fait son cours classique aux collèges Grasset et Saint-Laurent et détient une maîtrise en sociologie à l’Université de Moncton, en plus d'avoir étudié le journalisme à Paris. Il s’initie aux arts au Conservatoire Lassalle et fait ses premières apparitions dans les radiothéâtres de Radio-Canada. Communicateur pluriel, il a été réalisateur, concepteur et animateur à Radio-Canada. Sa carrière radiophonique a été jalonnée de séries cultes (« Le Bonheur », « L’Aventure »…) et de prix internationaux. Ses réalisations comme cinéaste-conférencier sont encore diffusées à la télévision. Il a publié une trentaine d’ouvrages, essais, biographies, romans et sa propre biographie a été préfacée par le poète Michel Garneau.
Membre des Petits chanteurs du Mont-Royal de 1972 à 1981, Sébastien Richard a aussi été enfant comédien. Son rôle de Gervais dans le téléroman Rue des pignons constitue son rôle le plus marquant. En septembre 2010, il témoigne de sa réalité de victime d’agressions sexuelles commises par un religieux du Collège Notre-Dame dans le cadre de l’émission « Enquête » à Radio-Canada, ce qui le conduit à devenir porte-parole des victimes des religieux de Ste-Croix dans le cadre des recours collectifs intentés contre cette communauté. Il enseigne l’histoire dans une école secondaire publique de l’agglomération de Longueuil.
« Après une répétition, toujours en soutane, Charles-Olivier se rend avec des élèves de la troupe dans une rôtisserie du boulevard Décarie. Il est distrait, regarde constamment à une table où est assise une jolie dame. Après le repas, il raccompagne ses élèves à l’arrêt d’autobus et leur dit : "Je vous laisse, j’ai un téléphone à faire", puis retourne à l’intérieur. Un élève ne mord pas à l’hameçon et se cache pour espionner son maître. Le voilà qui sort du restaurant, la femme à son bras!
Deux jours plus tard, l’élève est convoqué au bureau de son enseignant. Le prêtre fait appel à l’intelligence de son jeune interlocuteur pour lui expliquer une situation biologiquement simple, mais institutionnellement délicate. La découverte demeurera secrète. Une amitié complice et durable se forge entre eux, une rareté pour les années 1950. »
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