Conseils d'1 disciple de Marx à 1 fan d'Heidegger [édition bilingue]
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« & alors tu comprends celui qui voudrait enfouir
sous des tonnes de plantes
de bâtiments / de terre noire
le moindre battement / la tachycardie de son
histoire privée
te contaminent la nervosité l’anxiété
de ceux qui font mine de respirer
de prendre 1 certaine allure de plantes
carnivores
& passent des heures à attendre la camarade
Tendresse
cette call-girl qui rarement accourt
ceux qui viennent pour échapper aux gaz
lacrymogènes
& au tohu-bohu des grandes avenues »
1975 : Mario Santiago Papasquiaro fonde avec Roberto Bolaño l’infraréalisme. Ils font partie de cette jeunesse mexicaine révoltée, alors aux prises avec la répression politique.
Santiago Papasquiaro répond à ce contexte en repoussant les limites, pour ouvrir un passage entre aventure subjective et lutte historique. Dans ce texte fou, tous les opposés se heurtent : prose et poésie, fragments et continuité, lyrisme et théorie. Il cherche la beauté, l’intensité et vandalise la page à coups de caractères typographiques, pour atteindre les sommets de grands poèmes-fleuves : Le Bateau-ivre, La Prose du transsibérien, Howl... Frénétiquement total, Conseils d’1 disciple de Marx à 1 fan d’Heidegger est à l’image de son auteur flamboyant.
Mario Santiago Papasquiaro est le pseudonyme de José Alfredo Zendejas Pineda (1953-1998), poète mexicain et cofondateur avec Robert Bolaño du mouvement littéraire infraréaliste. Ses poèmes ont paru dans diverses revues, deux anthologies collectives ainsi que deux recueils : Beso eterno (1995) et Aullido de cisne (1997).
Santiago Papasquiaro inspirera à Roberto Bolaño le personnage fascinant d’Ulises Lima, poète errant et « réal-viscéraliste » de son roman culte Les Détectives sauvages. Sans doute n’est-il pas non plus étranger aux Conseils d’un disciple de Morrison à un fan de Joyce du même Bolaño, « camarade et poète », à qui il dédiait Conseils d’1 disciple de Marx à 1 fan d’Heidegger.
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