Une détresse contrôlée
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Une femme en milieu de vie se souvient et raconte dans des fragments saisissants de sincérité l’étrange épopée de sa famille immédiate et élargie, tissée de membres disparates, sortes d’appendices incongrus.
La narratrice entraîne ainsi le lectorat dans un inquiétant voyage chronologique au cœur de la vie d’une famille québécoise revêtant les atours du traditionalisme. Les grands-parents issus de la génération glorieuse ont connu la pauvreté extrême et s’en sont extirpés non sans peine. Or cette ascension sociale, leurs enfants - rebelles baby-boomers sans véritable cause -, n'ont su en tirer profit. Les petits-enfants subiront les affres de l'instabilité géographique, de la précarité matérielle et émotive.
C’est aussi l’histoire de violences intergénérationnelles, de celles qui se transmettent malgré tout, malgré la volonté que cela cesse; une plongée dans le volet sombre d’une société tel que perçu par une enfant troublée, puis adolescente en révolte, devenue jeune femme modèle et préménopausée en crise existentielle.
Autrice boursière du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec, Marilyse Hamelin a écrit, dirigé et édité des ouvrages publiés par différentes maisons d’édition (Leméac, Somme toute, Hamac), en plus de signer des textes comme journaliste et chroniqueuse dans les médias (Le Devoir, L’actualité, Châtelaine, Le Journal de Montréal…). Elle a piloté trois saisons de l’émission Nous sommes la ville à l'antenne de MAtv Montréal de 2018 à 2020 et on a aussi pu l'entendre régulièrement sur les ondes d’ICI Radio-Canada Première.
« […] quasi centenaire, mon grand-père maternel est retraité depuis plus de trois décennies. Il est assis sur un magot et refuse néanmoins de dépenser le moindre sou, même pour un service d’aide-ménagère. Il vit dans la poussière grasse et la crasse. C'est un vieil homme frêle, à moitié sourd et aveugle et on dirait que ma mère a décidé de l’aimer. Elle le couve, probablement plus pour elle-même que pour lui. Elle assure qu’elle agit comme ça par sens du devoir et qu’elle sera soulagée lorsqu’il sera mort. J’ai toujours trouvé qu’elle avait un don pour réécrire sa vie au gré de la fluctuation des circonstances et ainsi n’en retenir que ce qui lui convenait. Par exemple pardonner à son père de son vivant et à sa mère depuis qu’elle est morte. Un mécanisme de protection ou de survie comme un autre… »
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