Je laisse les enfants disparaitre
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Sans enfant qui court devant soi, où s’enfuient les traditions? À l’image d’une courtepointe, les poèmes de Marise Belletête reprennent le fil perdu de l’héritage et remettent au métier à tisser l’ouvrage du temps. Telle une Pénélope, la poète tisse et détisse les souvenirs d’une enfance qui déguerpit, devenant à la fois fille d’une lignée improbable et mère-fantôme. Peu à peu, la perte laisse place à un silence habité, celui d’une filiation féminine liée par les recettes de grand-mère et par la beauté variqueuse des cicatrices. Je laisse les enfants disparaître est un recueil d’ourlets décousus et de traumas reprisés en dentelle.
Native de Mont-Joli, Marise Belletête est chargée de cours à l’Université du Québec à Rimouski. Son premier roman, L’haleine de la Carabosse, est paru en 2014 aux éditions Triptyque. Lauréate du Prix de poésie Radio-Canada 2021, elle a aussi publié plusieurs textes en revue (Moebius, XYZ, Estuaire, Le Sabord et Exit). Après avoir exploré l’univers des contes merveilleux et ses résurgences dans la création littéraire durant ses études doctorales, elle continue d’écrire des histoires et quelques poèmes pour effrayer le loup.
qui croirait que je me suis tenue
dans la boue
que j’ai occupé mon cœur
avec les craquements des tiges
et le rêve d’une vie invisible
je porte peut-être
du côté des spectres
l’enfant que
j’ai été
pieds nus
jusqu’à l’usure
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