Disparu (Le)
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Dans les lettres québécoises, Blanche Lamontagne-Beauregard est une figure d’exception. Adulée pendant des années pour sa vision féminine, sensible et sa démarche poétique associée au mouvement régionaliste, elle finit par tomber dans l’oubli. Elle demeure néanmoins la première véritable poétesse du Québec, ainsi que la première femme à oser publier sans pseudonyme et à faire une carrière littéraire. Par sa détermination, elle a contribué à faire accepter qu’une femme pouvait non seulement écrire, mais également s’afficher comme auteure.
Pourquoi relire les récits de Blanche aujourd’hui? Avec sa plume au style fluide et lumineux, elle évoque la vie quotidienne des habitants du Bas-du-Fleuve et de la Gaspésie, consigne les histoires qu’ils se racontent au coin du feu, et présente l’environnement dans lequel ils s’enracinent avec admiration et respect.
Elle décrit aussi les relations privilégiées et vitales qui existent entre humains, animaux et objets en faisant intervenir des éléments de surnaturel et de merveilleux, introduisant ainsi le réalisme magique dans la littérature de l’époque.
Rares sont ceux qui, comme Blanche, ont pris le temps de décrire un paysage pour la simple raison de son existence. Elle ne craint jamais de s’émouvoir devant l’odeur du varech, l’eau fraîche d’un ruisseau, la feuille d’un peuplier ou le charme d’un soir d’été, une tendance qui revient en force dans le nature writing au Québec et ailleurs.
Enfin, il est possible de la voir comme une précurseure du néoterroir, un courant bien de notre temps, une pensée en réaction à la crise environnementale que nous vivons.
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