Va voir ailleurs
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Vingt ans de cinéma contemporain, vingt ans d’écriture sur le sujet. Les films dont il est question dans Va voir ailleurs n’ont pas toujours été les phares attendus par leur l’époque, mais ils nous instruisent et frappent l’esprit. Le projet est large et touche, de façon circonstanciée, l’état du monde et du cinéma. Ces textes cherchent dans les films le détail qui tue, le plan inattendu, les portraits de mœurs révélateurs. On y découvre les manières de raconter, de se transformer et de s’inscrire dans l’histoire au long cours d’un art inventé avant le siècle passé.
D’Alanis Obomsawin à William Greaves, il y aura quelques sorties hors de la production récente, puisque des cinéastes dont les films ont plus de vingt ans résonnent encore, en attente de spectateurs nouveaux. L’écriture sur le cinéma peut être une course de fond. La vie du cinéma existe en parallèle à la réalité courante, en ombre bienveillante ou insidieuse, se lovant parfois là où l’on disait qu’il n’y avait rien à voir.
Guillaume Lafleur est directeur de la diffusion, de la programmation et des publications à la Cinémathèque québécoise. Il a publié Pratiques minoritaires, fragments d’une histoire méconnue du cinéma québécois (1937-1973), chez Varia et codirigé avec Ralph Elawani l’ouvrage XPQ : traversée du cinéma expérimental québécois chez Somme toute, en 2020.
« Au fond, qu’est-ce que l’art de filmer? C’est une manière de poser un regard sur notre monde de façon qu’on puisse mieux le découvrir, le décoder, le comprendre. Par ses moyens techniques, l’art cinématographique permet d’étudier notre environnement à la loupe. C’est pourquoi le cinéma a influencé toutes les formes d’art depuis plus d’un siècle, jusqu’au point de se faire supplanter sur son propre terrain. Par un juste retour des choses, il devient en conséquence crucial de l’enseigner très tôt en classe. L’analyse des films, du langage cinématographique, au même titre que l’analyse des textes, offre des clés essentielles à la compréhension d’un monde où l’image en mouvement compte à un point tel que les gestes et les comportements de la vie courante s’exposent à sa prépondérante influence. »
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