Où les bateaux ne viennent qu'à la pleine lune
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Cinq filles, n’ayant en commun qu’un père et la tante préférée de ce dernier, arrivent peu après leur naissance sur l’une des îles d’un archipel du Saint-Laurent, où la tante Adélaïde a élu et nourri son sanctuaire solitaire durant des décennies. Nouées par un amour profond et par la nature insatiable les entourant, sous la garde tantôt omnisciente tantôt lunatique de leur aïeule aux dons fabuleux, les sœurs entament des destins insulaires que leur père se figure aussi spectaculaires que bizarres. Dans l’univers venteux, vivace, amoureux de L’Isle-aux-Grues, là où le minuscule s’aborde comme une immensité, tout ce qui abreuve et ravit les enfants rend du même coup leur bonheur futur un peu moins accessible, un peu plus mirobolant. Les destins se révèlent des sentiers à entretenir et à perdre du pied sans cesse.
Peut-on guérir de la beauté? Comment être sûre de devenir sorcière, de bien vouloir devenir sorcière, en grandissant? Les gens des déserts ne vivent et ne bougent-ils pas par marées aussi? Où les bateaux ne viennent qu’à la pleine lune est l’histoire de la poésie affamée qui écorche et unit, d’une recherche parfois désespérée de la lucidité qui, nous aidant à affronter la réalité, nous y expose également d’une façon plus crue que jamais.
Gabrielle JOHANNE est une primoromancière née et ayant vécu toute sa vie à Québec, d’abord dans une maison de ville emmitouflée de fleurs et d’arbres. L’autrice et son chat Pantagruel ont respectivement 29 et 5 ans au moment où on vous parle.
L’Isle-aux-Grues c’est minuscule : on n’a pas besoin d’une voiture ni même d’un vélo pour la voir au complet en un jour. L’Isle-aux-Grues c’est immense : on la marche en boucle, on ne peut jamais en faire complètement le tour, on doit toujours rebrousser chemin devant des battures, des champs ou de l’eau. Elle a un chemin du Roi et pas de château, un chemin de la Haute-Ville et un chemin de la Basse-Ville, et pas de ville. Un chemin du Quai qui se termine par un quai où s’ancrent les traversiers. Beaucoup de voitures, camions, cyclistes et piétons en descendent à chaque voyage, surtout l’été. Mais une fois descendu de l’eau ou des airs, on reçoit un don de furtivité : on disparaît. L’Isle reste donc minuscule en ce qu’on l’explore en une journée de vélo, et l’Isle reste immense en ce qu’elle ne se remplit jamais, et qu’on y croise rarement plus de trois personnes à la fois.
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