Un pays selon mon coeur
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Un regard de l’intérieur sur l’immigration au Québec dans les années 1960.
Après des études de droit et un emploi dans une organisation internationale à Genève, Éthel Groffier quitte sa Belgique natale pour s’installer au Québec à la fin des années 60.
Un pays selon mon cœur retrace les entretiens qu’a eu Éthel Groffier avec le philosophe Georges Leroux. Ces derniers mettent en lumière le parcours fascinant d’une juriste remarquable, essayiste et humaniste. Le récit de sa vie offre un regard sur la société québécoise, son évolution et ses débats, du point de vue d’une immigrante qui a choisi Montréal comme port d’attache et qui s’est fortement impliquée dans la défense de la culture et des institutions du Québec.
Première femme professeure à temps plein de la Faculté de droit de l'Université McGill, elle y mène des recherches sur l'évolution du droit et de la terminologie juridique. Ses essais dans le domaine de l'histoire des idées, sur des sujets allant de l'encyclopédisme à l'appropriation culturelle, en passant par la crise de l'enseignement supérieur, illustrent sa défense d’une société québécoise ouverte sur la différence et sur le monde, au-delà des clivages identitaires.
Son message est double : d’une part, une immigration réussie exige du temps, de la patience et de la bonne volonté tant des nouveaux arrivants que de la société d'accueil; d’autre part, l’indépendance du Québec ne se ferait de façon heureuse qu’avec un projet social qui en ferait une oasis au milieu d'un océan de néolibéralisme.
Éthel Groffier, née à Bruxelles en 1935, est une juriste et essayiste canadienne qui s'intéresse particulièrement à la réforme du droit et des institutions. Elle étudie le droit à Bruxelles puis émigre au Canada en 1967. En 1974, elle devient la première femme professeure à temps plein de la Faculté de droit de l'Université McGill, où elle enseigne jusqu'à sa retraite en 1995. Spécialiste du droit international privé, de nombreux travaux dans ce domaine sont publiés sous sa plume.
« Il y a plus d’acquis que d’inné dans ma façon de me sentir Québécoise. Mais mes racines se sont enfoncées dans le sol fertile et accueillant du Québec qui m’a donné la possibilité de mener une vie épanouie, pas toujours facile, mais « une vie bonne » au sens où l’entendent les philosophes. Je considère qu’une immigration, qu’elle soit choisie ou forcée, peut-être une chance. J’ai essayé de montrer, en répondant à vos judicieuses questions, que pour qu’elle soit une réussite, elle a besoin de patience et de bonne volonté. De la part de l’arrivant qui doit se donner le temps et faire l’effort de faire connaissance avec le nouveau pays. De la part des hôtes qui doivent comprendre que les valeurs que leur paraissent essentielles et les habitudes qui leur sont naturelles peuvent être déstabilisantes pour le nouveau venu. »
– Éthel Groffier
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