Réinventions (Les)
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En réunissant des textes inédits ainsi que des nouvelles publiées auparavant dans divers journaux et revues, David Dorais explore avec brio les thèmes qui sont au cœur du processus de création littéraire. Si l’auteur, qui façonne les personnages, manipule leur destin et les plonge dans des situations déroutantes, peut se targuer d’agir en véritable démiurge, quel rôle joue alors le lecteur? Celui qui accepte cette proposition, qui accompagne de son plein gré des protagonistes souvent infréquentables, n’est-il pas lui-même complice de cette création?
L’acte de création, empreint d’une liberté totale et enivrante, traverse tout le recueil Les réinventions. Qu’il s’agisse d’un auteur misanthrope chargé de recréer le Monde, ou d’entrées encyclopédiques si convaincantes qu’on en vient à vérifier leur véracité, Dorais interroge la complicité entre l’auteur et son lectorat avec une finesse remarquable. Ce recueil témoigne de la virtuosité de l’auteur, qui démontre sans équivoque que la critique littéraire, la rédaction d’articles encyclopédiques et les contes traditionnels possèdent chacun des registres de langage spécifiques, que l’on reconnaît ici avec un sourire complice.
Il y a dans Les réinventions un plaisir communicatif à jouer avec les idées, les phrases, et les univers, rendant ainsi hommage à ceux et celles qui, généreusement, offrent leurs mots à lire.
Nouvelliste, romancier et critique littéraire, David Dorais a obtenu un doctorat en langue et littérature françaises à l’Université McGill et une maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Enseignant, il est docteur en littérature et candidat au doctorat en psychologie.
L’œuvre immense, atypique et visionnaire de Goglu Tétrault-Pistoia (1940-2010) se révéla à lui d’un seul coup, en une intuition géniale, le soir du 20 août 1962. C’est à Grand-Mère, face au célèbre rocher en forme d’aïeule, baigné à ce moment de la lueur de la lune, qu’il connut son illumination. Frappé de stupeur devant cette allégorie de l’Histoire unie à la Matière, il vit apparaître sous ses yeux, tel un bas-relief cyclopéen, la saga généalogique qui lui assurerait la gloire immortelle : un récit qui s’enclencherait au XVIIIe siècle sur les flancs du Caucase pour se terminer au Québec en 2062 et qui conterait les aventures parfois futuristes, souvent historiques, toujours époustouflantes, de neuf générations, chacune étant reliée symboliquement à l’une des planètes du système solaire. Oui, une destinée émergeait pour lui, à laquelle il se montrerait fidèle jusqu’à la fin.
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