Monologue d'une non-monogame dans la salle de bain d'un sous-sol
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Une autofiction réflexive sur la non-monogamie.
Dans un huis clos avec une chose dans la salle de bain d’un sous-sol, une femme se lance dans un monologue intérieur sur ses quinze années de vie en couple ouvert et de polyamour. Dans un effort pour prendre une décision embêtante, la narratrice est amenée à prendre conscience de ses zones d’ombre, mais aussi de lumière.
Kareen Martel a vécu à Roberval, à Québec et habite maintenant à Gatineau, sur un territoire autochtone non cédé, dont celui de la nation algonquine anichinabée. Après des études en littérature à l’Université Laval et à l’Université d’Ottawa, elle a été réviseure linguistique, chargée de projet dans une maison d’édition, libraire et analyste de la recherche. Elle a publié des récits et des poèmes, entre autres dans les revues Le Sabord et Mœbius. En 2015, elle a reçu un prix Coup de cœur de poésie remis par Impératif français et l’année suivante, elle a remporté le premier prix du concours Fierté littéraire à Montréal. Elle a fait paraître le récit Laideronnie aux éditions Somme toute en 2022 et l’année suivante, le recueil de poésie Ce qu’elles nous laissent aux Écrits des Forges.
« Paul et moi avons rejoint cette communauté il y a plus de quinze ans. C’était mon idée et mes règles, dictées par la peur et qui en rendaient la concrétisation quasi impossible : être discret·ète; ne pas chercher à provoquer des rencontres ; ne pas s’absenter trop fréquemment; ne pas amener nos amant·e·s chez nous; ne pas découcher toute une nuit; ne pas avoir de relations avec nos ami·e·s; toujours se protéger; ne pas tomber amoureux·se (comme si ça se contrôlait, qu’on soit monogame ou non). Je les ai toutes enfreintes.
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Ce qui au départ, devait constituer ma recherche de liberté a mué en ma recherche de l’excitation de l’autre. Je vise à naviguer hors balises et malgré moi je n’arrive pas à effacer le scénario sexuel typique terriblement conformiste et sexiste. Mes fantasmes sont sous influence. Mon irrévérence se tourne en révérence; ma rébellion, en assujettissement. Je cherchais à être polissonne et je ne parviens qu’à être obéissante. Je fais la belle, je donne la patte et me soumets à plein d’autres tours. »
– Kareen Martel
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