

Seul demeure le cri
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Presque trente ans nous séparent de la première parution de Balafres et plus de vingt-cinq ans depuis Et puis parfois, quelquefois... Pourtant, tout résonne. Les violences, les résistances, les luttes — tout est là, intact. Peut-être plus vibrant encore, à la lumière de notre époque. Car les injustices que Marie-Célie Agnant nommait alors ne se sont pas éteintes. Elles ont pris de nouvelles formes. Et sa parole, aujourd’hui, continue de les évoquer sans concessions. Ce genre de retournement dit bien que la poésie est un corps vivant. Qu’elle évolue avec nous, qu’elle reprend son souffle à travers le temps. Parce qu’en ouvrant les livres d’hier, reste (sien) tout ce qui s’y trouve, elle décrit, notre post-humanité.
– Lula Carballo
Poète, nouvelliste et romancière, Marie-Célie Agnant est l’auteure d’une œuvre remarquable, entre autres, du Livre d’Emma qui évoque les épreuves qu’ont endurées les femmes esclaves dans les Antilles et la difficulté d’aborder et de légitimer ce pan de l’Histoire encore aujourd’hui. Elle publie aussi des ouvrages destinés aux jeunes. Écrivaine présente et attentive au monde qui l’entoure, son écriture porte à la fois le sceau de la poésie et de la violence issue des sociétés postcoloniales qui naviguent entre misère criante et opulence indécente. Ses textes, dont certains ont été traduits en plusieurs langues, trouvent leur ancrage dans la réalité sociale contemporaine. Elle aborde les thèmes tels l’exclusion, la solitude, le racisme, l’exil. Lauréate de nombreux Prix, elle publie également dans les revues Relations, Moebius, Estuaire et autres.
La parole a fui au loin
seul demeure le cri
et chaque nuit
sur
le pas de nos portes
abandonne
sa brassée de chimères
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