Gombrowicz, un structuraliste de la rue
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« L’œuvre de Gombrowicz est comme une fusée de science-fiction lancée en direction de quelque année 2000 d’un Cap-Canaveral bizarrement situé dans une gentilhommière polonaise d’avant-guerre. Le plus curieux, c’est que cet engin « futurible » est bricolé avec les moyens du bord, un peu de bois, un peu de brique, un peu de boue, rien qu’on n’ait pu trouver à portée de la main dans une cour de ferme, une rue de province d’Europe Orientale, il y a quelque quarante ans » écrivait Kot Jelenski dans Le Monde, quelques mois avant la disparition de l’écrivain (1904-1969). Près de cinquante ans plus tard, la prophétie Gombrowicz anticipe plus que jamais les questions de notre présent – de la littérature « mondiale » à la planète « mondialisée ».
Auteur d’un Witold Gombrowicz ou l’athéisme généralisé (Seuil 2000), Jean-Pierre Salgas revient ici sur la trajectoire à rebours de l’ « auteur de Ferdydurke », romancier-philosophe passé de la « périphérie de l’Europe » (Pologne) à la « périphérie du monde » (Argentine), avant de s’achever dans l’ « entre-centre » (Paris), et se définissant lui-même comme un « structuraliste de la rue ».
Commentateur intarissable de ses propres œuvres, il a laissé une multitude d’articles et d’entretiens, dont cinq (inédits en français) plus deux (depuis longtemps inaccessibles) viennent enrichir le présent volume.
Jean-Pierre Salgas, né en 1953, est critique depuis 1983 (La Quinzaine littéraire, France-Culture, Art-press…), et professeur d’Histoire et Théorie des Arts depuis 1992 (Tourcoing, Nancy, Bourges). Il a été commissaire des expositions : 1968-1983-1998. Romans mode d’emploi (ADPF, 1998), Les Trois Mousquetaires : Witkacy, Schulz, Gombrowicz, Kantor (Nancy 2004), Regarde de tous tes yeux regarde, l’Art comteporain de Georges Perec (Nantes 2008), et co-auteur du film Christian Boltanski, signalement, Centre Georges Pompidou, 1992.
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