Pierre Lévêque s'attache à saisir l’importance et la constitution de la tradition cosmogonique japonaise, d’en démêler l’écheveau mythologique, en osant le comparatisme avec la Grèce néolithique et archaïque. Pour appréhender l’origine du mythe prégnant de la déesse soleil Amaterasu, expression du surnaturel féminin (sexe ostensiblement montré, danse naturiste, colère prodigieuse, rire), l’auteur expose d’abord la structure phraséologique des grands textes mythiques du VIIIe siècle de notre ère que sont le Kojiki et le Nihongi. Ce qui le conduit à rechercher des parallèles mythiques en Amérique du Nord puis des affiliations linguistiques dans l’ensemble ouralo-altaïque. Il ne fait aucun doute qu’Amaterasu incarne l’hégémonie globale sur le ciel par le soleil bienfaiteur, enrichie au demeurant de la totalité des fonctions d’une Terre-Mère, maîtresse des rizières, des travaux de tissage, de la fertilité et de la fécondité. Amaterasu est naturellement évoquée dans le shinto jusqu’à la période la plus récente et reste une des grande inspiratrice des poèmes que sont les mikados.

Nouvelle édition mise à jour.

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