Une violence éminemment contemporaine
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Synthèse de quarante ans d'observation des réalités urbaines et d'analyse critique des discours dont elles font l'objet, ce recueil montre comment la gestion politique des villes nourrit les appétits économiques de la bourgeoisie désormais « mondialisée » et les aspirations culturelles des néo-petits bourgeois. D'un côté, des espaces « requalifiés » réservés aux gens de qualité, et de l'autre des couches populaires reléguées à la périphérie.
« Violences urbaines », « crise du logement », « relégation » et « gentrification » sont autant de symptômes dont le « traitement », de plus en plus sécuritaire, est voué à l'échec. Du moins tant qu'on se refusera à reconnaître la nature du conflit fondamental qui oppose les citadins ordinaires à ceux pour qui l'espace urbain est une source de profit, sinon dévalorisation de leur capital culturel par la colonisation des quartiers populaires bien situés. Et tant qu'on voudra donner l'illusion qu'on peut réconcilier par magie les contraires au moyen d'arguties et d'innovations langagières, violence symbolique ne faisant que redoubler celle, bien réelle, qui s'exerce sur les dépossédés du droit à la ville, plus nombreux que jamais.
Chercheur et enseignant en sociologie urbaine (CNRS et École spéciale d’architecture), Jean-Pierre Garnier a fait paraître plusieurs ouvrages sur la politique urbaine et l’involution de l’intelligentsia française, dont Des barbares dans la cité (Flammarion, 1997) et La Pensée aveugle (Spengler, 1995).
Introduction La contre-révolution urbaine I. Les néo-citadins parisiens1. Un Paris perdu2. La nouvelle beaubourgeoisie3. La conquête des quartiers populaires II. Critique de la raison pseudo-scientifique1. La volonté de non-savoir2. Poser la « question » du logement pour ne pas poser la question sociale3. Parler de « conflit des générations » pour ne pas parler de lutte des classes4. Un « droit à la ville » revu à la baisse au nom de la mobilité III. Question urbaine ou question sociale ?1. Révolte dans les cités : le « cas » français2. Rebelles sans cause(s) ?3. « S’il y avait connexion entre les étudiants et les banlieues tout serait possible »4. Déloger les sans-logis Conclusion L’espace public urbain comme scène « post-historique »
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