Histoire romaine, t. XVI, livre 4 [édition bilingue]
Histoire romaine, t. XVI, livre 4 [édition bilingue]
Guerres civiles
Appien  
  • Éditeur : Belles Lettres (Les)
  • Collection : Hors collection
  • EAN : 9782251005959
  • Code Dimedia : B0004675
  • Format : Broché
  • Thème(s) : LITTÉRATURE - FICTION & ESSAI, SCIENCES HUMAINES & SOCIALES
  • Sujet(s) : Antiquité, Histoire - Rome, Texte ancien / Grèce antique
  • Pages : 286
  • Prix : 105,00 $
  • Paru le 30 mars 2015
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EAN: 9782251005959

Ce livre, le IVe de la série des Guerres Civiles, s'insère entre les livres III et V, déjà publiés dans la Collection des Universités de France. Il couvre moins de deux années (fin de 43 et 42 av. J.-C.), mais il s'agit d’une période particulièrement importante puisque, après la défaite et la mort de Brutus et de Cassius à Philippes, la constitution républicaine de Rome a reçu un coup fatal. Appien avait conscience de l’importance capitale de ce tournant tragique et il apporta à la rédaction de ce livre un soin particulier.
 
Ce livre est particulièrement important du point de vue historique car c’est le récit le plus détaillé qui soit parvenu jusqu’à nous non seulement des événements survenus à Rome et en Italie, mais aussi de ceux qui se déroulèrent en Afrique, en Asie Mineure et en Syrie jusqu’à l’ultime confrontation aux confins de la Thrace et de la Macédoine. S’appuyant sur des sources contemporaines, dont l’Autobiographie d’Auguste, il relate avec une louable objectivité les agissements des protagonistes du conflit, soulignant les mérites des vaincus, mettant en valeur l’indomptable énergie d’Antoine et ne prêtant pas à Octavien, affaibli par la maladie, des exploits dont il était bien incapable.
 
Pour bien faire comprendre au lecteur les motivations des uns et des autres, Appien a composé de nombreux discours qui permettent en particulier à Cassius de justifier son action et de clamer haut et fort que Brutus et lui ne se battent pas pour le pouvoir mais pour la défense des institutions républicaines. Antoine de son côté souligne qu’Octavien et lui ont reçu la mission de punir les assassins de César et qu’il doivent aller jusqu’au bout, malgré la difficulté de l’entreprise. Appien a même fait parler une dame romaine, Hortensia, qui défend les droits de ses compagnes auxquelles les Triumvirs ont imposé une contribution financière contraire à l’usage. Ces discours, d’excellente qualité, montrent qu’Appien avait reçu une solide formation rhétorique, et le fait qu’il ait préféré le barreau à l’enseignement ne lui a rien fait perdre de son savoir-faire.
 
Ce livre se singularise également par l’importance accordée aux anecdotes, qui illustrent non seulement les horreurs de la proscription mais aussi les paradoxes de la condition humaine. Ces anecdotes, choisies parmi les plus extraordinaires, montrent la grandeur d’âme des uns, la vilenie des autres, certaines, comme le récit de la mort de Cicéron, méritant de figurer en bonne place dans une anthologie. Les destins individuels sont ainsi pris en compte dans la Grande Histoire, ce qui est rare.
 
Si la terreur règne à Rome et en Italie, la situation n’est pas meilleure dans les territoires contrôlés par Brutus et Cassius. Appien insiste, peut-être à l’excès, sur les misères qui frappèrent ceux qui osèrent résister à leurs exigences. Les Rhodiens furent dépouillés de tous leurs biens, mais leur sort fut meilleur que celui des habitants de Xanthos, en Lycie, qui préférèrent le suicide collectif à la soumission. Là encore, Appien écrit de belles pages, empreintes de pathétique.
 
Il s’agit donc d’un livre qui diffère sensiblement de ceux qui l’entourent, dans la mesure où l’auteur ne se contente pas de raconter sèchement l’histoire politique et militaire de la période qu’il traite. Il a également cherché à donner un sens aux événements, en faisant parler les acteurs principaux, et montrer l’atrocité d’une période aux cours de laquelle les Romains se battent les uns contre les autres tandis que leurs sujets, qu’ils prennent parti ou s’y refusent, doivent payer un lourd tribut et endurer les pires misères.
 
Cet ouvrage très travaillé, avec de grands moments comme le suicide de Brutus, un « beau livre » méritait amplement d’être édité sur des bases nouvelles et traduit en langue française aussi exactement que possible. La Notice, comme il est de règle dans la C.U.F., expose succinctement les principaux problèmes posés par ce texte parfois d’interprétation difficile, que viennent éclairer des Notes complémentaires.
 




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