Poèmes [édition multilingue]
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Connu surtout comme prosateur, pour ses romans et ses textes divers, Natsume Sôseki a excellé toute sa vie dans le genre du « poème en chinois classique », kanshi, qui est généralement un quatrain ou un huitain, formé le plus souvent de vers penta- ou heptasyllabiques rimés, dont l’enchaînement obéit à une certaine logique, possédant un charme que renforcent les qualités musicales, mais aussi les procédés d’ellipse et de juxtaposition. Aussi sincères soient-ils, les romans et essais de Sôseki n’atteignent pas à la profondeur que recèle le recueil de ses poèmes en chinois resté jusqu’à ce jour inédit en français. À la différence du romancier et de l’essayiste, le poète Soseki n’écrit que pour lui-même. Il n’a personne à flatter, même dans les quelques poèmes de circonstance adressés à des amis ou connaissances et n’hésite pas, surtout dans le dernier tiers du recueil, à traiter abruptement, par à-coups, de sujets ardus, relatifs à une quête « philosophique » où il n’avance en sachant qu’il n’atteindra rien, celle que propose la pensée extrême-orientale, fondée sur le taoïsme de Laozi et sur le bouddhisme chan (zen en japonais) qui en est imprégné.
Natsume Sôseki (1867-1916) figure avec Mori Ôgai au premier rang des écrivains japonais de l’époque moderne. Professeur d’anglais au début de sa carrière, la parution du roman Je suis un chat, en 1905 lui confère immédiatement la notoriété et lui permet de se consacrer dès 1907 à l’écriture.
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