Hiroshimoi
| Aussi disponible en version numérique: |
Il y a parfois des ruptures qui ne peuvent pas arriver, mais qui le devraient. Parce que les cœurs se crient après sans arrêt, enterrent tout le reste, s’enterrent eux-mêmes. Ils s’emportent et se débattent et débordent, avec cette certitude qu’ils s’arrêteront le jour final, le jour ultime où, à se heurter sans arrêt, à s’exister de trop près, à s’attendre, un coup de trop les éclatera.
Hiroshimoi est un récit en fragments d’ordinaire amoureux, coincé dans une boucle, qui martèle sans fin que l’espoir, c’est la résignation.
Extrait :
Entre les bordées d’écume, y avait juste ton pas-là qui clapotait. Je te voulais témoin de ma face qui contente de ses guimauves grillées, de cette pâtisserie aux poires et au chocolat qui me fondait sur la langue, qui se mangeait dans un rayon de soleil sur un coin de galerie au travers de fleurs et d’arbres et de gazouillis. La nature, en ce moment précis, s’était organisée pour nous flabbergaster. Je voulais tes lèvres sur ma peau qui refoulait de soleil.
« Stu fais », voulais-je sans cesse te texter.
Véronique Grenier enseigne la philosophie au collégial depuis 2009. Elle a collaboré aux revues Art Le Sabord, Les Écrits, XYZ. La revue de la nouvelle, Jet d’encre et Exit ainsi qu’au projet 365/12 Valérie par Eskanazi. Chroniqueuse (Urbania et La Gazette des femmes), blogueuse (Les p’tits pis moé), parfois conférencière, parfois à la radio, elle a aussi touché au théâtre avec la pièce Moé pis toé (Festival St-Ambroise FRINGE de Montréal, juin 2015). Lauréate du prix « Coup de cœur » du Conseil de la culture de l’Estrie en 2015, elle aime le kitsch, les citations et déteste les demandes à l’Univers.
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.