À l'eau froide les ombres
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À l’eau froide les ombres complète un triptyque entamé en 2014 avec Cœur tomate et poursuivi en 2018 avec Jieux. Ce triptyque existe sous le titre officieux de Bouturales, et fait éprouver le jeu de la conscience et des perceptions d’un sujet qui traverse les images d’une vie mise à distance, d’un je saisi par une langue en constante permutation, qui se brise, s’agglutine, accélère, bégaie et prolifère, au plus près de l’apparition du vivant, du sens, de la parole.
monde encombré d’esprits heurtés
chatoiements bouées
par l’infini des marées d’êtres
dits vivants
je s’offre à fleur
de poème à boire
même mort entretient
son arrière-goût
en esthète sûr
ascétique consciencieux
l’âme à la lessive
religieusement dès l’aube
se cultive une existence
à paraître
plus que jamais
renaît à la jonction
du blanc cassant
au tranchant lumineux
de l’eau froide
qui boit tou
Mathieu Boily est né en 1972 et vit à Québec. Il a enseigné le français durant dix ans à Moscou. Son premier livre de poèmes, Le grand respir, paraît aux Herbes rouges en 2001 et remporte le prix Émile-Nelligan. En 2004, on lui attribue le prix Félix-Antoine-Savard de poésie pour la suite Shunts, parue dans la revue Moebius. Au Quartanier, il a publié les trois volumes d’un triptyque : Cœur tomate (2014), Jieux (2018) et À l’eau froide les ombres (2019).
NB : Les prix indiqués sont sujets à changements sans préavis.
