Revenants (Les)
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Un homme se retrouve dans une grande maison vide, au bout d’un rang, avec un exemplaire du Jack Kérouac de Victor-Lévy Beaulieu à ses côtés, ne sachant plus qui il est ni où il est. Un couple s’installe dans la maison voisine où les Lachance ont tout abandonné avant de disparaître. Mais sont-ils vraiment partis ? Une sculpteure trouble la paix des hirondelles avec un vieil autobus qui vient mourir sur la plus haute colline. Dans un champ tout près, un villageois cultive des fraises. Tous ces revenants, de retour après une longue absence, connaissent l’homme amnésique. Ensemble, ils entreprennent de lui redonner sa mémoire et cherchent la direction à prendre pour demeurer vivants, égarés qu’ils sont depuis la défaite du référendum de mai 1980.
Dans ce roman surréaliste, jubilatoire et fascinant, qui nous plonge dans une recherche identitaire, le réel et l’imaginaire se bousculent, les personnages apprivoisent le territoire, les forêts et les lacs alentour, s’ennivrent de leurs secrets, se préoccupent des marmottes, s’inquiètent des crécerelles et rêvent de suivre les ouananiches qui nagent vers le lieu des origines. Que faire quand le pays se dérobe et que l’on n’est plus certain d’être bien installé dans sa tête ?
Journaliste, écrivain et essayiste, Yvon Paré a publié un essai, des romans, de la poésie et des récits. Il a remporté le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec en 2014 avec son roman Le Voyage d’Ulysse, en plus du prix Fiction du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean en 2013. Il est l’auteur de l’essai L’orpheline de visage paru à la Pleine Lune en 2018. Lecteur attentif, il a rédigé de nombreux articles portant sur les parutions des écrivains du Québec dans Le Quotidien et Progrès-Dimanche. Il est l’auteur d’un blogue fort fréquenté autant en Amérique qu’en Europe.
J’ai ouvert les yeux dans la maison du rang Saint-Joseph à La Doré, le 20 juin 1980. C’était le matin. Avec des images ici et là. La mort de mon père. Le visage d’une fille farouche. Des rires à l’école. Le village. Et des gens qui me bousculent quand je ne m’y attends pas. Il y a une terrible fêlure dans ma tête.
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