Nue
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Un soir sans lune, une jeune femme ne trouvant pas le sommeil quitte son lit pour arpenter les rues, portée par « l'urgence de vivre » et une « soif d'éclore », de s'ouvrir aux hasards de l'altérité. Il semble qu'un danger la guette, cependant, et tandis qu'elle y songe, celui-ci se matérialise : un inconnu surgit de l'ombre et l'aborde. Ne pouvant échapper à la suite des événements, la narratrice se réfugie dans sa tête où s'entame une sorte de monologue de la paralysie. Comment se taire, comment hurler, comment s'enfuir? Comment exister sous la menace, ici et maintenant, dans cette violence atrocement commune à laquelle les mots ne rendent pas justice?
À la croisée des chemins littéraires et philosophiques, quelque part entre la fable et le récit initiatique de la perte de l'innocence, Salomé Assor tisse un texte profondément singulier dans lequel la poésie, l'onirisme et l'absurdité s'offrent pour unique rempart à l'inéluctable. Nue aborde ainsi le langage et l'agression comme des droites parallèles entre lesquelles l'image poétique jaillit comme l'ultime pudeur, un dernier éclat de féminité transcendant l'objectivation et la déshumanisation propre à toute atteinte au corps et à l'intégrité des femmes.
Étudiante en philosophie, Salomé Assor est née à Montréal en 1998. Passionnée par la poésie et l'absurde, elle joue du piano depuis l'enfance. Elle est l'autrice de Un paru en 2019 aux éditions Poètes de brousse.
D'un seul nom, d'un seul portrait je suis captive. D'où ma honte, si quelquefois j'agis mal, la honte c'est proprement cela, l'impossible anonymat de nos transgressions. Terreur du jugement posé sur mon nom. Faire silence, d'accord, mais j'ai le sang en mots , une bible dans les artères, et mon cœur comme un mythe bat la démesure humaine.
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