Cigales en hiver (Les)
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La naissance est au centre des sept nouvelles (assez longues pour la plupart) qui forment le premier recueil d'Hélène Robitaille: attitude paradoxale des personnages, hésitant entre la peur et le désir de naître, que le verbe soit entendu au sens propre (parturition) ou comme une métaphore de ce qui advient et qui transforme la vie. Le livre s'ouvre sur l'histoire d'une petite fille vivant avec son père déguenillé. Un voisin offre de célébrer l'anniversaire de celui-ci, la surprise est complète, mais la petite fille est contrainte d'aller se blottir dans les bras du père, comme si cela pouvait la rendre heureuse.
Cette scène est à l'image du recueil : l'enfant oscille entre la joie d'un partage pur et le refus de l'engagement. Parfois, la chose la mieux partagée sera... la solitude, à laquelle l'une échappera en faisant l'amour à un aveugle, l'autre en s'installant dans la vie de l’Acadienne du titre et de sa mère mourante. La représentation de la chair présente des moments de douceur picturale, des éclaircies de bonheur. À l'opposé, de la sensualité qui se développe parfois on est tenté de dire qu'il s'agit d'une sexualité qui n'est pas érotique.
La grande qualité du texte est de ne pas se fixer à demeure, d'épouser dans le récit comme le mouvement, la bougeotte des personnages.
Hélène Robitaille est connue pour son travail de dramaturge (Café new-yorkais avec Harry Travers lui a valu la bourse Yves-Thériault de Radio-Canada). Elle enseigne la littérature au cégep Lévis-Lauzon.
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