Petit manuel de la campagne électorale
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Les textes réunis ici constituent un dialogue épistolaire entre l’orateur et politicien Marcus Cicéron et son frère cadet Quintus, sur l’art et la manière de réussir en politique à la fin de la République romaine. Dans son « Petit manuel de la campagne électorale », Quintus conseille son aîné alors candidat à la plus haute charge publique, le consulat, pour l’année 63 av. J.-C. Il y révèle les enjeux et les rouages essentiels d’une campagne électorale au plus haut niveau, éclaire les pièges qui attendent le candidat et les dilemmes moraux auxquels il est confronté : peut-on séduire l’électorat sans le tromper ? peut-on combiner réussite personnelle et souci de la moralité, dans un monde politique dangereux et violent ?
À ce « Petit manuel » répondent, en 59 av. J.-C., les deux lettres adressées par Marcus Cicéron à Quintus, alors gouverneur de la riche province d’Asie (Asie Mineure, en Turquie actuelle). Les conseils, mais aussi les reproches de l’aîné au cadet montrent de l’intérieur, l’exercice du pouvoir impérial de Rome sur ses provinces et posent de nouveau la question de la qualité morale de l’action politique : comment Rome peut exercer le pouvoir absolu sur ses sujets, sans verser dans la tyrannie ? Comment concilier les intérêts politiques et économiques des Romains avec le respect des personnes et la préservation des communautés gouvernées par le détenteur de l’autorité impériale ? De cette réflexion, appliquée à une terre de culture grecque, émerge la conception cicéronienne de l’humanitas, une « humanité » à vocation universelle.
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