Art de rater sa vie (L')
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Dans ce récit proche de l’essai, qui revêt les apparences d’une sotie (tel que l’entendait Gide, un récit moqueur, ironique et désinvolte), Simon Nadeau se livre à une expérience radicale en proposant un renversement des valeurs et, mieux encore, en menant à bonne allure une échappée du monde contemporain tel qu’il va.
L’Art de rater sa vie est écrit par un narrateur empathique et fin ironiste, qui suit la trace de Mèche-au-Vent, un personnage fantasque se tenant à la frontière du mythe et de la réalité. Ce garçon, au sortir de l’adolescence vécue en banlieue, va décider de faire sa révolution à travers de petits gestes – éteindre le téléviseur, se promener seul et sans but, ne travailler qu’à mi-temps – et une suite d’écarts, pensés et voulus, avec son époque. Mèche-au-Vent est un déserteur de l’intérieur qui se prend à rêver d’une patrie de l’ailleurs…
Le lecteur découvrira, avec ce jeune homme discret, qu’il est possible de rater sa vie avec art, qu’il n’y a pas qu’une seule façon de réussir et qu’une autre façon de vivre, de penser et de sentir peut être explorée. En cours de route (Mèche-au-Vent marche beaucoup), ce solitaire farouche et indépendant rencontrera un ami singulier, le prince bouquiniste, et une jeune fille rêveuse, le petit bouddha sauvage ; il arrivera à déjouer les valeurs de la réussite sociale, professionnelle et financière à laquelle – pour réussir ! – on est prêt à sacrifier sa vie et sa liberté.
Avec ce livre aussi étonnant que détonant, l’écrivain Simon Nadeau souhaite en effet redonner à l’existence et à la pensée contemporaines une dimension mythique – non celle des « vieux mythes » mais celle, oh ! combien rafraîchissante, qui peut être redécouverte à la faveur de notre expérience du monde d’aujourd’hui.
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