Histoire masquée
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Supposons que le tout dernier représentant d’un des plus grands noms de France éprouve, avant l’ultime nuit, le besoin d’éclairer certains secrets qui touchent à sa famille ; supposons qu’il éprouve quand même l’irrépressible besoin de « raconter » l’épisode crépusculaire d’une histoire si intimement mêlée à celle de la France, quels moyens si ce ne sont ceux de la « littérature » choisirait-il pour s’en décharger ?
Ne pouvant signer, d’un nom si prestigieux, des faits qui ne lui appartiennent pas vraiment, il ne lui restait que deux possibilités : soit faire paraître anonymement ces écrits sulfureux (ce à quoi les éditeurs se sont refusés), soit les faire signer par un prête-nom – ce qui est le cas en cette circonstance.
Quand le premier jet du manuscrit m’est parvenu, sur la prière de son auteur, je lui ai apporté quelques corrections en supprimant certains faits trop connus qui auraient pu faire soupçonner celui qui tenait si impérativement à rester masqué.
On assiste, dans ce livre testamentaire, au parcours d’un prêtre masqué « de haut lignage » à l’âme torturée par les démons déposés depuis l’aube des temps par le fondateur du nom dont il pensait, en vain, se débarrasser dans les grisailles de la prêtrise. Lequel nom s’était forgé dans le sillage de Gilles de Rais (ce sérial killer tellement prisé des surréalistes !) puisque cette Histoire bien française, remonte aux quelques compagnons proches de la divine sorcière brûlée vive par les Anglais.
Comme quoi, les grecs sculptant le masque à deux faces du théâtre, l’on fait pleurir de la sublime grimace de la tragicomédie. Et c’est le cas de cette Histoire masquée.
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