Cahiers philosophiques, no 152
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Plusieurs publications récentes en philosophie, en anthropologie ou en histoire contribuent à une critique de la hiérarchie que nous établissons sans même y penser entre « l’animal » et « le végétal », tant notre culture est coutumière d’une caractérisation des plantes par défaut, en toute ignorance de l’ampleur de notre dette envers elles.
C’est sous l’angle d’une différenciation des savoirs ayant trait aux végétaux et d’une analyse historique et politique des pratiques auxquelles ils sont associés que la réflexion est ici engagée. S’il est aisé de planter et faire germer des graines – les animaux, le vent, les courants ne cessent d’ensemencer la Terre – cultiver une terre nécessite un savoir complexe, attentif aux circonstances et adéquat à la singularité d’un lieu. Savoir dont les paysans ont été en grande partie dépossédés au moment même où ils se sont vus imposer un modèle industriel censé être plus savant, plus rationnel et surtout plus rentable. La prise de conscience actuelle de l’importance et de la variété des écosystèmes ainsi que de l’apport irremplaçable du « végétal » invitent à questionner cette hiérarchie des savoirs et des pratiques.
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